Il y a 40 ans François Mitterrand était élu président de la république française. La Gauche Révolutionnaire revient sur cet événement et ces conséquences dans son dossier spécial paru dans l’Egalité n°205. C’est la 3ème et dernière partie, vous pouvez retrouver la première partie ici et la deuxième ici.
La victoire de Mitterrand en 1981 a suscité joie et enthousiasme parmi la classe ouvrière, qui pensait qu’avec l’arrivée du socialisme ses intérêts allaient être mis au cœur des décisions politiques. En comprenant que ce n’était pas le cas, l’offensive des organisations ouvrières aurait dû être immédiate.
Malgré plus de 500 000 membres, 2 millions de membres à la CGT, des élus à la tête de plusieurs municipalités de bassins ouvriers importants, le PC ne s’est pas opposé aux attaques anti-ouvrières de Mitterrand. C’est la conséquence de la ligne politique décidée au congrès de 1976 : aller vers le socialisme mais par les voies électorales ! Il y a 4 ministres communistes dans le gouvernement Mauroy. Dès 1982, aux annonces de la rigueur, Ralite, ministre PC de la fonction publique déclare : « nous serons vigilants ». Quel programme !
Le choix de cette ligne a malheureusement laissé les travailleurs et la jeunesse orphelins d’organisation combatives.
Pourtant, nombre d’entre eux se battaient déjà comme à l’usine papetière de Chapelle Darblay près de Rouen où les ouvriers menèrent une longue grève pour sauver l’emploi. La majorité des 1 700 salaries était syndiquée à la CGT. Ce fut une grève dure avec occupation et les ouvriers arrivèrent à sauver 1 500 emplois contre 585 prévus dans le plan initial.
En 1986 les jeunes aussi se mobilisèrent contre la loi Devaquet et sa réforme des universités. Il faudra la mort de Malik Oussekine pour que le ministre démissionne, que son projet de loi soit abandonné et que la CGT appelle à rejoindre les jeunes avec une grève contre les violences policières.
Les organisations ouvrières auraient dû être beaucoup plus combatives, dénoncer ouvertement la politique du gouvernement Mitterrand et y opposer un programme véritablement socialiste pour unifier la classe ouvrière en s’appuyant sur les luttes qui existaient. Les leçons de cet espoir déchu doivent nous convaincre qu’il n’y a que les travailleurs eux-mêmes, organisés dans leur propre parti, qui sont capables de mener la révolution qui nous débarrassera enfin du capitalisme et ouvrira la voie d’un monde socialiste !