[Tribune syndicale n°16] À Gaza et partout dans le monde, luttons contre le capitalisme et pour l’unité des travailleurs !

Maintenant deux mois que l’armée israélienne est à l’offensive à Gaza, après la terrible attaque meurtrière du Hamas contre des civils israéliens. L’extrême-droite au pouvoir en Israël veut en profiter pour faire un véritable massacre de la population et récupérer tous les territoires de Gaza. Le cessez-le-feu n’a été que de courte durée. Nous défendons l’arrêt immédiat des bombardements et le retrait des troupes israéliennes des territoires palestiniens. Mais aucune forme de « paix » durable n’est possible sous le capitalisme. La population palestinienne doit s’organiser, tant pour la gestion des secours ou de l’aide humanitaire que l’autodéfense face au massacre, en indépendance des organisations réactionnaires comme le Hamas, qui s’appuient sur la passivité des masses et ne veulent pas en finir avec l’oppression nationale des Palestiniens. Dans les territoires palestiniens tout comme en Israël, il est indispensable que la classe ouvrière crée ses propres organisations indépendantes. Elle seule pourra, grâce à sa mobilisation massive et unifiée pour défendre ses intérêts, dégager les capitalistes, stopper la guerre, la colonisation et, en luttant pour le socialisme, garantir un vrai droit à l’autodétermination des peuples, y compris celui d’avoir son propre État, dans le cadre d’une fédération des États socialistes de la région.

Dans beaucoup de pays dans le monde, il y a eu des manifestations contre la guerre sur Gaza. La France a été des rares pays où des manifestations ont été interdites. Outre l’autoritarisme du gouvernement face à toute contestation, ils voulaient profiter de la manœuvre pour remettre une couche de propagande raciste : « musulman = terroriste ». Macron a d’ailleurs commencé par soutenir inconditionnellement l’État d’Israël dans son massacre en faisant des déclarations va-t-en guerre très hypocrites. Il instrumentalise cette guerre, et l’antisémitisme, pour nous diviser encore quitte à marcher avec l’extrême-droite, qui avance son agenda raciste et réactionnaire ! La meilleure réponse est d’amplifier la mobilisation anti-guerre partout. Manifestations, mais aussi meetings, réunions publiques et comités contre la guerre devraient être organisées partout par le mouvement ouvrier !

Les syndicats doivent se mobiliser contre la guerre

Pour leur prise de position, parfois, certes, insuffisamment claire sur la « résistance » palestinienne, des syndicalistes ont subi des gardes à vues, ce que nous dénonçons. Les organisations syndicales ont signé de nombreux appels contre la guerre, mais elles n’ont clairement pas mis de grosses forces dans la mobilisation. Dans leurs appels, les dirigeants syndicaux se contentent de relayer les positions de l’ONU, appelant Macron à porter la « voix de la paix ». La Confédération Européenne des Syndicats appelle l’Europe à jouer la carte de la paix, renvoyant dos à dos le massacre perpétré par le Hamas et le massacre de la population civile de Gaza par l’armée israélienne pour justifier de ne rien faire. Ces positions sont erronées. Elles ne se distinguent pas des positions des gouvernements capitalistes. Or la paix ne viendra pas des Macron & Cie. Les syndicalistes ont un rôle central à jouer pour stopper la guerre en adoptant une orientation indépendante de classe face aux capitalistes. 40% de l’armement israélien vient d’Europe ! Les travailleurs peuvent bloquer la fabrication et l’envoi des armes destinées à Israël. Certains syndicats aux US et Irlande du Nord ont déjà fait cette démarche. Il faut des motions dans tous les syndicats en faveur d’une campagne active internationaliste contre la guerre, contre le racisme et l’antisémitisme. Nous pouvons reconstruire un mouvement anti-guerre puissant.

La guerre fait toujours des victimes du côté des travailleur-ses et pas dans les rangs de la bourgeoisie ou des classes dirigeantes qui provoquent des conflits pour des ressources ou des territoires. Ces mêmes classes dirigeantes qui peuvent s’affronter mais sont toujours d’accord pour mater ensemble des révolutions et casser nos droits sociaux. C’est pourquoi nous devons être solidaires des travailleurs des autres pays. Mais pas seulement ! Le capitalisme est un système mondialisé et nous devons nous organiser ensemble pour le renverser.

Luttons contre Macron et les capitalistes !

Pour les travailleurs et la population ici, la situation ne s’arrange pas. L’inflation est toujours là, la consommation a chuté de 11 % au premier trimestre et les restos du cœur doivent pour la première fois refuser des gens. Les riches continuent de s’engraisser et la pauvreté progresse à cause la politique de Macron. La lutte pour l’emploi et les salaires est une priorité pour reprendre les richesses que nous créons et arrêter le vol organisé qui a lieu. Les élections professionnelles en cours montrent que dans les entreprises où il y a des syndicats combatifs, ils réalisent de bon résultats.

Nous n’oublions pas que Macron continue de nous attaquer en détruisant les services publics, en créant le travail forcé pour les privés d’emplois et les jeunes (réforme du lycée pro qui permettra à des jeunes mineurs de travailler pour 1,50€ de l’heure) ou en tentant de nous diviser avec la loi raciste de Darmanin.

Macron décide tout seul avec dix-neuf 49-3 en 18 mois ! Si on veut stopper toute cette politique, alors il faudra un mouvement de grève de masse. Il faut donc déjà faire avancer le rapport de force national et interprofessionnel. Les directions syndicales n’ont proposé que la date du 13 octobre, avec peu de préparation et surtout sans perspective. La date de mobilisation européenne avec manifestation à Bruxelles du 12 octobre n’est pas du tout préparée pour être un tremplin ou une étape dans la construction d’une lutte de masse. Le rôle des syndicalistes combatifs est d’obtenir des directions syndicales un véritable plan de bataille et de faire de leur syndicat véritables outils démocratiques. Il faut aussi lutter pour l’unité de la classe ouvrière dans un front uni, avec les syndicats, associations militantes et les partis qui défendent les travailleur·ses, pour représenter une réelle alternative de lutte à Macron et aux capitalistes !

La lutte contre ce gouvernement au service des capitalistes, la lutte pour une société socialiste ici, est un des meilleurs moyens pour lutter contre le massacre à Gaza, et ailleurs !

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