Loi Darmanin : Macron, Ciotti et Le Pen ensemble contre les étrangers pour masquer leur politique contre les travailleurs !

Une nouvelle loi immigration initiée par Darmanin et le gouvernement a vu le jour. Cette énième loi est profondément raciste, idéologiquement et pratiquement. Elle vise à durcir encore les conditions de vie sur le sol français pour les étrangers hors Union européenne, essentiellement celles et ceux qui émigrent de pays en faillite économique ou de pays en guerre pour pouvoir vivre, mais aussi les étudiants étrangers. Elle organise aussi davantage la division en interdisant le droit à certaines aides sociales aux étrangers vivant en France, même si ils travaillent et ont un salaire donc qu’ils cotisent ! C’est à dire que les aides sociales dépendraient de la nationalité. Cette loi est pourrie jusqu’à l’os et implique un degré de répression et de flicage encore plus grand contre les étrangers. Il faut la combattre !

Ce qui est encore plus fou, c’est qu’en réalité, beaucoup de mesures semblent assez inapplicables. Mais Darmanin s’en fout. Il veut donner le ton et l’impression de faire quelque chose. Dans la réalité, il y a deux discours. Meloni, la première ministre italienne issue du mouvement néofasciste Frères d’Italie, l’expérimente car sa politique raciste sur l’immigration se heurte à la réalité. Elle doit régulariser des étrangers sans papiers régulièrement, tout comme l’ultra réactionnaire Orban en Hongrie, car les capitalistes ont besoin de main d’œuvre pas chère à surexploiter. Tout cela en menant une vie infernale aux étrangers dans le pays. À vomir !

Une alliance entre le gouvernement, la droite LR et le RN ?

Une première fois bloquée, cette loi est passée une deuxième fois devant le Sénat et l’Assemblée après avoir été revisitée et durcie. Et grâce aux voix du Rassemblement national, qui s’est allié au gouvernement, elle a été adoptée cette fois.

La faiblesse de la base sociale de Macron s’expose encore une fois au grand jour. 22 fois il a passé des lois en force grâce aux 49-3 et grâce aux voix du RN ; à présent ce sont encore ces derniers qui lui ont permis de faire passer une loi-phare de son gouvernement, celle sur l’immigration. Et bien entendu, ça coince aux entournures au sein de Renaissance (le parti de Macron) de s’allier aussi ouvertement avec le RN : sur 168 députés macronistes, 20 ont voté contre, 17 se sont abstenus et deux n’ont pas participé au vote ; d’autres, dont (pour le moment) un ministre, ont démissionné.

Bien sûr, l’accord de vote entre Renaissance, LR, le parti de Sarkozy, Ciotti et Wauquiez et le RN de Le Pen et Bardella est évidemment tactique avant tout : chacun voit un intérêt immédiat à se montrer le plus dur sur l’immigration. Rappelons que le RN et LR avaient déjà voté avec le gouvernement contre la hausse des salaires ou contre le repas au restaurant universitaire à 1€ pour tous les étudiants… entre autres.

Votes très significatifs car en réalité, la plupart des partis bourgeois n’ont guère de programme différent en ce moment. (On les avait déjà tous vus ensemble dans leur simulacre de marche « contre l’antisémitisme » en novembre dernier). Une partie des capitalistes et des bourgeois ont décidé, comme dans de nombreux autres pays, d’appuyer des politiques clairement racistes pour faire passer des lois sur le terrain social contre les travailleurs et la majorité de la population. Les députés et le gouvernement qui ont appuyé cette loi sont à leur service.

Surpris ? Non !

Beaucoup à gauche, que ce soient des députés du PS jusqu’à la FI sont scandalisés, et dénoncent un accord Macron-droite-extrême droite qui serait « contre nature ». À la Gauche révolutionnaire, nous ne partageons pas du tout cette analyse. On ne peut pas constater que la politique du gouvernement est raciste (comme la France insoumise le fait très souvent, à juste titre) et pourtant s’étonner de ce vote.

Ce n’est pas sérieux de s’en tenir à cette réaction moraliste, en invoquant une « République » (comprendre : égalitaire et débarrassée du racisme) qui n’existe pas, et n’existera pas avec les capitalistes à sa tête. La plupart des jeunes et des travailleurs sait bien que la devise « Liberté, égalité, fraternité » n’est pas celle du gouvernement Macron – ou de ses prédécesseurs.

Marine Le Pen sort renforcée dans cette histoire, car tout semblerait confirmer que le programme du RN serait finalement le seul valable en matière d’immigration. Mais c’est faux : à nouveau, c’est la faiblesse de la gauche qui permet cela.

Unité contre le racisme et le capitalisme !

Il n’y a aucun programme sérieux et unifiant pour résister à la politique de Macron qui soit porté par les syndicats et les partis. Et celui de la NUPES était bien insuffisant. Nous n’avons aucun appel à la mobilisation ni à contester massivement Macron dans la rue et dans la grève, depuis plus de 6 mois, alors qu’il y presque un an, nous commencions à nous mobiliser face à la contre réforme des retraites.

Face à la question spécifique de la politique raciste du gouvernement, à l’exception de la France insoumise, des forces telles que le PCF ont été totalement incapables de faire quelque chose de sérieux pour construire les mobilisations contre le racisme du 23 septembre ou du 16/18 décembre derniers. Ces journées de mobilisation ont été des occasions manquées, non pas parce qu’elles n’étaient pas de toute première importance, mais par faute de réelle appel à la lutte et à s’unir contre le racisme et les politiques antisociales de Macron qui le nourrissent.

Par contre, à gauche, EELV, le PS ou le PCF n’ont de cesse de crier au loup face à une menace que le Rassemblement national arrive potentiellement en tête des élections prochaines. Mais ils ont abandonné depuis longtemps le terrain de la lutte contre le racisme et certains ont même validé des mesures discriminatoires ou renforçant les inégalités, en particulier sous le mandat de Hollande.

Racisme, violence, inégalités : ça suffit ! Il faut une lutte massive !

Il faut discuter largement du programme qui peut permettre de mobiliser les jeunes et les travailleurs face à l’ensemble de la politique de Macron, en y incluant le racisme organisé par son gouvernement, Darmanin et Attal en tête.

Aujourd’hui, les appels à l’unité de la gauche sont creux et inutiles car leur contenu ressemble à s’y méprendre aux appels à « faire barrage » qu’on connaît à chaque élection présidentielle. Ce n’est pas sur ces bases qu’on combat leur politique. Bloquer ce programme raciste et antisocial, nécessite de mobiliser massivement contre Macron, Le Pen, Ciotti et leur politique contre les étrangers mais aussi contre les chômeurs, les retraités, contre les services publics privatisés ou cassés et militer dans les lieux de travail et les quartiers pour démonter l’enfumage du RN et des Macron et Cie. C’est dans ce sens que la Gauche révolutionnaire appuie toutes les initiatives qui renforcent notre bataille commune contre le racisme et le capitalisme et pour une société socialiste, débarrassée de l’exploitation, de la misère et des guerres, du racisme et de toutes les discriminations.