Cette année 2023 marque le retour de la classe ouvrière US dans les luttes. Les grèves massives ont eu lieu tout au long de l’année et marquent une période extrêmement éruptive aux États-Unis.
Les travailleurs de l’automobile ont mené une lutte exemplaire dans l’ensemble du pays, la première grève coordonnée de l’histoire du syndicat UAW, avec presque 50 000 grévistes. Sept semaines de grève à Ford, Stellantis et General Motors pour de meilleures conditions de travail et d’importantes augmentations de salaires. Une augmentation de 25 % sur 4 ans a été obtenue, les intérimaires devraient avoir leurs contrats et le droit de grève a été gagné pour lutter contre les fermetures de sites. C’est un pas en avant pour la classe ouvrière US. La mobilisation paie et instaure un climat propice aux grèves. La classe ouvrière de l’automobile montre la voie et en inspire d’autres.
La contagion de la grève
Les grèves massives aux États-Unis ont pour socle les salaires et de meilleures conditions de travail. 60 000 travailleurs de l’hôtellerie-restauration à Las Vegas ont voté pour organiser une grève massive du secteur, incluant les hôtels et les casinos. Le secteur de la pharmaceutique a été marqué en octobre par la plus grande grève de son histoire, mobilisant jusqu’à 75 000 travailleurs du groupe Kaiser Permanente, et prévoyant une reprise du mouvement pour novembre.
En août, la grève des travailleurs d’UPS a fait gagner aux 340 000 employés du groupe une augmentation globale de 2,75 à 7,50 $ de l’heure, soit plus de 15 000 $ à l’année pour les travailleurs à temps plein. Cela illustre parfaitement la brèche ouverte par le climat de lutte qui s’installe progressivement aux États-Unis.
La classe ouvrière doit s’organiser !
Le mouvement syndical doit utiliser cette brèche et se coordonner. Les syndicats doivent redécouvrir les actions de syndicalisation telles que les grèves de solidarité pour soutenir d’autres syndicats comme l’UAW. Et pour développer ces mobilisations, dans les villes où les travailleurs sont en lutte, l’UAW et d’autres syndicats devraient également former des comités de solidarité pour organiser les travailleurs non syndiqués, les organisations de quartier et les forces politiques favorables à la grève, afin de soutenir activement la grève. Ces comités pourraient attirer d’autres soutiens aux piquets et rassemblements de masse, collecter des fonds pour les grévistes et leurs familles et aider à défendre les occupations sur les lieux de travail. Les comités de solidarité pourraient également constituer la base d’une future organisation syndicale sur des lieux de travail non encore syndiqués.
Aujourd’hui, aux États-Unis, rien ne permet de challenger politiquement Biden, Trump et les capitalistes. Pourtant, les réactions du gouvernement américain, contraint d’applaudir chaque accord trouvé entre syndicats et patrons, et le patronat qui grince des dents à chaque négociation, témoignent de la peur des dirigeants face à une classe ouvrière organisée. Un terreau fertile pour les mobilisations et l’organisation des travailleurs !
Par Skàld, Article paru dans l’Égalité n°219