Depuis plusieurs semaines, dans de très nombreuses villes (Rouen, Toulouse, Paris, Clermont-Ferrand…) les agents municipaux mènent une lutte courageuse et exemplaire contre la nouvelle contre-réforme décidée par le gouvernement Macron qui dégrade fortement leurs conditions de travail. Atsem (agents des maternelles), agents de cantines, balayeurs, bibliothécaires,… ce sont elles et eux nos services publics locaux, qui font la vie de la ville et qui ont tenu pendant les confinements.
Dans chaque ville, les agents reçoivent le même mépris de la part des maires et de leurs adjoints, le refus de négocier, et même des menaces en faisant intervenir la police (comme pour les éboueurs dans le 13ème arrondissement de Paris). À Montauban, le président de l’agglo fuit les négociations…
A Rouen, les employé-es municipaux ont fait des piquets de grève, commençant à 5h du matin, heure des débuts de service, se relayant pour le tenir jusqu’à midi. La même lutte se produit à l’Agglo, à Petit Quevilly, à Saint-Étienne du Rouvray… A Rouen, les « négociations » ont débuté (après des jours et des jours de lutte !) mais la majorité municipale refuse d’écouter les revendications des syndicats CGT et SUD. Le maire PS, Nicolas Mayer-Rossignol, (qui est également président de l’agglomération, ça ira niveau cumul des revenus…) a même assigné les délégués syndicaux au tribunal administratif pour faire lever les piquets et en demandant des sanctions (refusées par le président du tribunal). Ces maires qui se disent « socialistes » sont très prompts à attaquer les travailleur-se-s. Quoi d’étonnant : la loi de transformation (destruction) de la fonction publique, adoptée en août 2019, est directement inspirée des lois « travail » de Valls-Hollande.
Mieux vaut briser la loi que briser les droits des travailleurs
Les maires ne sont pas les employés de Macron, ils sont les élus de la population et donc aussi des agents municipaux. C’est bien là l’hypocrisie de ces élus et plus encore de ceux du PS et alliés EELV ou PCF. Car avec cette loi, les employés municipaux vont perdre 5 à 8 jours de congés, le paiement des heures supplémentaires notamment le samedi (alors que les salaires sont déjà très faibles), et surtout les collectivités territoriales (Mairie, Département, Région) pourront embaucher encore plus de contrats précaires et de très courte durée.
Les élus qui défendent vraiment les services publics, les travailleurs et la population, doivent voter contre l’application de cette loi, comme l’a fait notre conseillère municipale de Petit-Quevilly, Leïla Messaoudi : « Toutes les possibilités qui existent pour que la loi ne soit pas appliquée devraient être prises par notre assemblée délibérante. (…) Pour les agents de la ville en particulier, les risques portent sur les congés mobiles qui pourraient être pris pour combler le nombre d’heures exigées. Dans l’état actuel, et sans engagement de la ville à garantir ces droits, je voterai donc contre cette délibération. »
La lutte continue dans de nombreuses villes. Nos syndicats devraient la populariser, lancer un appel national pour que les conseils municipaux refusent d’appliquer cette loi, comme le fait le maire de Bonneuil-sur-Marne. Il en va des droits des travailleurs et de la qualité de nos services publics. Et après les élections, ce seront aux régions et départements que les nouvelles majorités vont faire appliquer la casse de la fonction publique territoriale.