Le gouvernement d’Erdoğan, balancé par la crise économique et sanitaire, est encore plus déstabilisé depuis fin mai face aux révélations du chef mafieux Sedat Peker. Proche du pouvoir et partisan d’Erdoğan, ce mafieux turc ultranationaliste multiplie les révélations embarrassantes pour le pouvoir.
Trois hauts responsables sont visés par ses révélations : Süleyman Soylu, l’actuel ministre de l’Intérieur, Berat Albayrak, le gendre du président Erdoğan, ancien ministre des Finances de 2018 à 2020, et enfin, l’ancien ministre de l’Intérieur, Mehmet Agar, en fonction en 1996.
Parmi ses allégations, on trouve les agissements du pouvoir, mêlé à des trafics, extorsions et aussi des assassinats. Il raconte notamment comment l’ancien ministre Agar et son fils Tolga Agar, actuellement député AKP, auraient joué un rôle majeur dans la mort suspecte, en 2018, d’une jeune journaliste kazakhe, Yeldana Kaharman.
Le chef mafieux a également affirmé que suite à la demande du chef du groupe jeunesse de l’AKP, il a attaqué le siège du journal Hürriyet. Cette attaque a été un tournant concluant dans la décision du patron de Hürriyet de vendre ses actifs médiatiques à un conglomérat pro-gouvernemental, Demirören.
Peker a également accusé l’actuel ministre de l’intérieur Süleyman Soylu de comportement corrompu : ce dernier lui avait confié des informations de sécurité et des brouilleurs avant de quitter la Turquie, et l’avait même averti d’une enquête imminente le concernant, ce qui l’a poussé à quitter le territoire lui aussi.
Aujourd’hui, les partis d’opposition demandent des comptes au gouvernement secoué par ces révélations. Ce scandale n’est que la traduction de tout ce qui se passe depuis 20 ans, et de comment l’AKP corrompu repose sur un système mafieux complexe visant à protéger les firmes capitalistes et poursuivre sa répression locale et nationale.
Ce système totalement pourri au service des capitalistes et qui a pour ennemi la classe des travailleurs ne peut être renversé que par un mouvement de masse de la classe ouvrière. Les syndicats doivent appeler à la grève contre toutes ces répressions menées sur notre classe. Il est temps de construire un parti de masse qui défende les intérêts de la classe ouvrière et soit dirigé par celle-ci. Il est temps pour les travailleurs de toute la Turquie de renverser ce système et de continuer massivement la lutte pour le socialisme, pour une vie digne et décente !
Par Nazim