Travailleurs et jeunes sous attaques !

Villepin et Sarkozy continuent leurs attaques, prévues de longue date, sur l’emploi, l’immigration, l’éducation, les privatisations-fusions… Même avec un changement de gouvernement, l’objectif sera le même : Un même but, précariser les travailleurs, les jeunes, les retraités, les chômeurs et les immigrés pour mieux les exploiter.

Article paru dans l’Egalité n°119

La bataille du gouvernement pour briser le CDI…

Le gouvernement procède toujours de la même manière, il crée une multitude de contrats particuliers au statut dérogatoire. Sur le site gouvernemental  » labataillepourl’emploi  » ( !), pas moins de 10 contrats sont listés, ils ont tous deux points communs. Le premier, c’est l’exonération du paiement des cotisations patronales (notre salaire indirect pour le chômage, la retraites, les maladies…) jusqu’à 3 ans à hauteur de 150 € à 400€ par travailleur selon l’âge et le contrat. Le second point commun, c’est le montant des salaires de ces contrats, qui n’excède jamais le SMIC ou le salaire de base de la branche et qui peuvent descendre très bas dans de nombreux cas comme celui de l’apprentissage jeune.

Le gouvernement morcèle les attaques, « ouvre des chantiers » comme il dit. Tous ces contrats instaurent un statut différent pour chaque travailleur dans une entreprise. Ainsi le contrat de transition professionnelle (décembre 2005) mis en place dans certaines villes à partir du 15 avril 2006 « invite » le travailleur licencié à signer un contrat dans lequel il est disponible pour les entreprises de la région, quelque soit la demande. Le but est de rendre les travailleurs toujours plus adaptés et liés aux nécessités patronales. Le gouvernement détricote le droit du travail pour masquer une attaque d’ampleur, la casse du CDI, c’est à dire du contrat le moins précaire dans le secteur privé. Il cherche aussi à éviter, comme pour le CPE, que trop de travailleurs se trouvent concernés par une même attaque et qu’une lutte collective existe.

…et pour exploiter au maximum les plus faibles

Dans ce contexte, les jeunes travailleurs et scolarisés sont toujours dans la ligne de mire. Villepin sépare la jeunesse ouvrière des quartiers populaires de la jeunesse étudiante. Pour les jeunes issus des quartiers populaires, la loi « Egalité des chances » attaque violemment les conditions de vie et de travail de ces jeunes : apprentissage dès 14 ans, travail de nuit des mineurs dès 15 ans, contrats spécifiques CIVIS et Jeune en entreprise. Elle s’ajoute aux réformes de l’éducation des ZEP qui sélectionnent les jeunes dès le collège.

D’un autre côté, Villepin prétend répondre aux angoisses des étudiants par une charte pour « sécuriser les stages » et « limiter les abus » qui de l’aveu même de Parisot (présidente du MEDEF) sont difficiles à « évaluer ». Cette charte a été signée par le patronat et la droite étudiante (FAGE, UNI). Tout un programme ! En même temps, Villepin s’en prend à l’université, et veut aller vite. L’objectif est de faire de l’université un « chemin pour l’emploi ». En clair, professionnaliser une grande partie des filières universitaires et pousser les universités à l’autonomie financière pour mettre fin aux filières jugées non rentables. Le projet de loi raciste de Sarkozy CESEDA s’ajoute à cet arsenal en précarisant l’ensemble des étrangers présents en France dans leur droit à travailler et à vivre en famille. (voir page 12)

Luttons ensemble contre cet arsenal au service des capitalistes !

Les jeunes travailleurs, les apprentis, les stagiaires, les étrangers, les chômeurs, sous le prétexte de la crise, devront être une main d’œuvre qu’on peut faire fluctuer, une variable d’ajustement pour répondre aux besoins immédiats et ponctuels des capitalistes.. En réalité, le but est qu’une majorité des travailleurs le soit. Les capitalistes français ont besoin de continuer à faire des profits et le gouvernement Villepin-Sarkozy fait tout pour les y aider en s’attaquant aux droits acquis par les luttes des travailleurs.L’ensemble de ces mesures profite aux intérêts patronaux qui ne cessent d’annoncer des profits records.

Les travailleurs et les jeunes doivent contrecarrer cette politique de plus en plus clairement au service des capitalistes. La lutte contre le CPE a montré la vitalité de la jeunesse et des travailleurs pour se battre et qu’on peut les faire reculer. Avec un programme de revendications clairement anticapitaliste pour lutter, nous aurions pu les stopper ensemble et nous le pouvons toujours. Ces bases peuvent aussi permettre de construire un nouveau parti des travailleurs combatif qui refuse de gérer ce système pourri et qui défend pieds à pieds les droits des travailleurs et des jeunes.

-Aucune négociation avec ce gouvernement capitaliste de combat !

-Abrogation de tous les contrats précaires (CNE, CIVIS, CAE, CJE….) et de « la loi Egalité des chances »

-Non à la loi raciste Sarkozy (CESEDA) !

-Un vrai emploi, un vrai salaire et un logement décent pour tous et toutes !

Par Leila Messaoudi