[Tribune syndicale n°15] Grève du 13 octobre. Les capitalistes se gavent sur notre dos avec l’aide de Macron. Reprenons les richesses que nous créons !

Le gouvernement l’avait promis, l’inflation ne devait être que passagère. Évidemment non, encore +4,9 % en septembre sur un an et jusqu’à +20 % pour l’alimentation et +31 % pour l’énergie ! Le résultat c’est que 14 % de la population ne peut plus couvrir une part significative des dépenses de la vie courante. Certains sautent des repas, d’autres galèrent a remplir le réservoir pour aller se faire exploiter au boulot ! Une récente étude a révélé qu’il nous manque en moyenne 588 euros pour finir le mois.

Mais l’inflation ne tombe pas du ciel, elle est due en majeure partie aux marges et profits record des grands groupes (même le Fonds Monétaire International le dit !). Les profits du CAC 40 ont explosé : 142 milliards d’euros en 2022 et déjà à 86 milliards pour le 1 er semestre 2023 ! Voilà où il faut aller prendre l’argent si on veut aider nos hôpitaux, nos écoles, augmenter les salaires, créer des emplois…!

S’ils peuvent se permettre cela, c’est parce que Macron et sa clique les aident bien à se gaver sur notre dos à coup de milliards de subventions, de casse des services publics au profit du privé et d’une augmentation voulue de la précarité. La majorité des emplois créés sont des CDD ou des autoentrepreneurs qui bossent 70 heures pour un Smic. Les salaires se rapprochent tous du Smic, le droit du travail est cassé pour nous enlever le peu d’avantages, et on le gouvernement diminue les allocations chômage pour faire accepter n’importe quoi. Maintenant ils veulent faire bosser ceux qui touchent le RSA 15 h/semaine, payées sous le Smic, ce qui va encore niveler les salaires par le bas ! Même manœuvre que les patrons qui surexploitent des travailleurs sans-papiers : pour que ça cesse, ils doivent être régularisés !

Pour une première grève combative le 13 octobre pour les salaires, conditions de travail, services publics et blocage des prix

On veut pouvoir vivre de notre travail et le faire dans de bonnes conditions ! Il n’y a rien à attendre de Macron, de son gouvernement ou des capitalistes. Même lorsqu’ils font des profits ils veulent supprimer des emplois pour en faire plus comme chez Air Liquide ou plus de 1000 travailleur-ses sont en danger.

La lutte paie et peut gagner lorsqu’elle est majoritaire et déterminée. Grâce à leurs grèves, chez Vertbaudet, les ouvrières ont gagné en moyenne 100 € nets et l’embauche de 30 CDI ; à l’EPHAD La Manoudière ils ont gagné des changements d’horaires, des embauches et des travaux pour la sécurité…

L’intersyndicale appelle à une journée d’action le vendredi 13 octobre. Utilisons-la pour nous regrouper, discuter entre collègues de nos revendications, faire grève pour nos salaires et nos conditions de travail. Si les directions syndicales veulent vraiment créer un rapport de force utile, il faut que cette journée soit une journée de grève avec une vraie mobilisation dans tous les secteurs qui offre des perspectives sur la durée et dans laquelle les syndicats lancent toutes les forces dans la bataille. Les ‘mots d’ordre’ que l’intersyndicale met en avant pour cette journée (« pour les salaires, contre l’austérité, l’égalité entre les hommes et les femmes, la défense de l’environnement ») sont assez abstraites, et pour certaines détachées des raisons pour lesquelles les travailleurs se mobilisent et font grève actuellement. Pour faire de cette journée un succès, il faut mobiliser sur des revendications plus précises et qui rassemblent dès maintenant les travailleurs autours de leurs préoccupations. Voici celles que nous mettons en débat dans nos lieux de travail et nos syndicats : Rassemblons-nous pour :

  • Augmentation immédiate des salaires d’au moins 300 euros et indexation des salaires sur le coût de la vie
  • Intégration des primes aux salaires et prise en charge par l’employeur à 100 % du coût du transport domicile-travail
  • Pas de revenu sous 1600 euros net
  • Baisse massive des prix et leur blocage ensuite
  • Des moyens massifs pour des services publics de qualité (santé, éducation, transport, logement…)
  • Retraite à taux plein à 60 ans max, 55 ans quand c’est nécessaire, après 37,5 annuités
  • Expropriation des capitalistes et création de monopoles publics sous le contrôle et la gestion des travailleurs dans les principaux secteurs de l’économie (énergie, transports, distribution, alimentation, finance, etc.) en lien avec les usagers pour pouvoir satisfaire nos besoins.

Mais si nous voulons battre Macron et sa politique, il va falloir un mouvement massif de grève. C’est bien ce qu’il a manqué pendant les retraites malgré des millions de manifestants la grève ne s’est pas assez étendue. C’est pourquoi il faut augmenter notre niveau d’organisation .Chacun-e a son rôle à jouer pour ne pas se laisser faire et reprendre les richesses que l’on produit, en rejoignant ou en créant un syndicat combatif dans son entreprise. Reprenons les traditions des réunions régulières entre collègues, des assemblées générales et des comités de grève pour que les travailleurs soient maître de leur lutte et la développe. Il est également nécessaire de construire des grèves solides dans chaque secteur et de reprendre des journées de grève interprofessionnelles afin de défendre les intérêts communs à tous les travailleurs et travailleuses, aux chômeurs, aux retraité·e·s, à la jeunesse.

Pour l’unité du mouvement ouvrier derrière un programme qui défende les travailleur-ses

Macron est fragile car sa politique n’a aucun soutien dans la population et nous sommes des millions à pouvoir changer les choses si on lutte ensemble. Mais notre camp est divisé. Les médias et politiciens au service du capitalisme exploitent les désaccords politiques autour de la Nupes pour tenter d’affaiblir tout notre camp. Ils essaient de créer de fausses divisions et d’alimenter le sectarisme entre les syndicats et les partis qui défendent les travailleurs. Il ne faut pas tomber dans le piège. Pour être plus forts, nous devons lutter pour l’unité autour de revendications qui rassemblent les travailleurs le plus largement possible, en s’en prenant aux intérêts des capitalistes. Cela a une portée politique. Et si des dirigeants ou des militants d’organisations politiques contestent la stratégie des directions syndicales, c’est pour alimenter le débat sur les revendications et le programme nécessaires face à Macron, ce n’est en rien une remise en cause de l’indépendance des syndicats. Agiter celle-ci est avant tout un prétexte pour ne pas avoir à se justifier sur leurs échecs. Les syndicats et les partis de gauche devraient former un front uni autour de revendications communes dans la rue et les élections et lancer un mouvement qui puisse stopper Macron et les capitalistes. C’est la seule façon de proposer une alternative à Macron et LePen, un gouvernement qui défende les intérêts des travailleur-ses.

Les syndicalistes de la Gauche Révolutionnaire militent pour cela et pour une société socialiste ou les principaux secteurs de l’économie sont nationalisés (énergie, grande distribution, transports, finances…) sous le contrôle des travailleurs et de la population permettra de planifier et gérer l’économie pour répondre aux des besoins de toutes et tous, pour garantir des conditions de vie et de travail décentes à chacun·e.

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