Turquie : lutte des métallurgistes contre les bas salaires, les mauvaises conditions de travail et le démantèlement des syndicats

Les métallurgistes d’une usine de Çorum, en Turquie, ont rejoint le syndicat Birleşik Metal-İş [Travailleurs unis de la métallurgie, NdT] pour améliorer les faibles salaires et les conditions de travail dans l’usine.

Ils ont été licenciés par la direction sur la base de fausses accusations. En réalité, ils ont été licenciés parce que le syndicat a eu une majorité suffisante sur le lieu de travail pour obtenir une reconnaissance officielle.

Ont d’abord été licenciés 20 travailleurs syndiqués, le 8 décembre, avant 66 autres membres du syndicat.

Depuis cette attaque scandaleuse contre les droits des travailleurs, 88 métallurgistes ont manifesté devant l’usine pour mettre un terme à la répression syndicale et aux persécutions sur leur lieu de travail. Ils organisent une résistance déterminée, malgré les efforts de la direction pour affaiblir les travailleurs, en faisant stationner des camions devant eux pour les empêcher d’être visibles.

Ces travailleurs ont été renvoyés alors que la loi interdit aux patrons de licencier pendant la pandémie. En réalité, de plus en plus d’entreprises ont trouvé des failles dans la loi pour licencier des milliers de travailleurs pendant cette période. Il y a 10 millions de chômeurs en Turquie en ce moment, une augmentation massive par rapport aux chiffres d’avant la pandémie.

En prenant des mesures collectives, les métallurgistes montrent la voie à suivre. De nombreuses autres batailles ont lieu dans tout le pays contre la répression syndicale dans l’industrie.

Les patrons sont sereins car ils font confiance au gouvernement capitaliste d’Erdoğan : chaque fois que les travailleurs entrent en lutte, ils trouvent des barricades de police devant eux.

Les dirigeants syndicaux doivent maintenant aller au-delà des communiqués de presse, organiser des actions de masse contre les attaques sur les syndicats, les pertes d’emplois, les bas salaires et les conditions de travail dangereuses. Ils doivent se battre pour chaque emploi par tous les moyens nécessaires. Cela pose également avec force le besoin urgent d’une représentation politique de la classe ouvrière pour construire une opposition efficace à l’offensive d’Erdoğan contre la classe ouvrière en Turquie.

Par Berkay Kartav, Devrimci Sosyalist Sol (Gauche Socialiste Révolutionnaire) – Comité pour une Internationale Ouvrière en Turquie