Le 18 octobre dernier, il y a eu 60 % de grévistes dans les LP. Les manifestations spécifiques ont rassemblé des milliers de personnels et de groupes de lycéens : 3000 à Paris, 1200 à Marseille, 1000 à Bordeaux… Une grève historique, et pour cause.
Depuis juin, les lycées professionnels sont placés sous la double tutelle du ministère du travail et de celui de l’éducation. Objectif affiché par Macron : « une meilleure adéquation entre formation et compétences métiers attendues ». Concrètement la carte des formations scolaires se fera selon les besoins immédiats en main d’œuvre des entreprises du bassin d’emploi. Cela se traduira par la fermetures de certaines filières jugées sans débouchés locaux. Peu importe le projet professionnel des jeunes, il faut qu’ils soient utiles aux patrons de la région où ils sont scolarisés.
Les réformes précédentes (Lycées des métiers, Bac pro en 3 au lieu de 4 ans… ) allaient déjà dans ce sens. Mais Macron et Ndiaye s’activent annonçant une augmentation de 50 % du temps de stage en entreprise pour les lycéens. Pour ces lycéens, souvent issus des classes les plus populaires, des enfants d’ouvriers, c’est une perte majeure d’heures de cours, de qualité de formation et de possibilités de réorientation après.
Coté personnels, dans plusieurs régions, la fermeture de plusieurs lycées pro est déjà planifiée pour septembre 2023. Des fermetures de postes sont annoncées, des personnels recasés n’importe où et des craintes sur les conditions de travail qu’on leur imposerait sur les temps de stage. Afin de construire la riposte, une grande journée de grève nationale est annoncée le 17 novembre. Les personnels ne veulent pas lâcher. La lutte commune avec les lycéens et les parents est à l’ordre du jour.
Par Sarah, article paru dans l’Egalité n°213