Le droit de vote et l’élection de représentants sont des acquis de la révolution française que personne n’ose remettre en question.
Pourtant, la démocratie est devenue un concept abstrait que les politiques manipulent aussi bien que la langue de bois lors d’échéances électorales, sans jamais le mettre en pratique.
Article paru dans l’Egalité n°85
Pour nous, révolutionnaires, la démocratie n’est pas un simple mot. Il ne s’agit pas seulement de consulter la population, mais de l’associer concrètement à toutes les prises de décision, et cela à tous les niveaux: budget, emploi, logement, services publics… L’exemple de la ville de Porto Alegre au Brésil, même s’il n’est pas parfait, doit nous faire réfléchir. En effet, dans cette ville dirigée a été mis en place un système de « démocratie participative » : ce qui signifie que les habitants ne sont pas de simples électeurs ou contribuables, ils organisent la vie de leur ville.
La ville est divisée en quartiers, et dans chaque quartier il y a des comités pluralistes grâce auxquels les habitants participent à l’élaboration du budget et ont une part importante de décision quant à son utilisation, et ceci malgré une constitution brésilienne laissant peu de libertés aux collectivités territoriales. La différence avec les structures qui existe en France, c’est le caractère démocratique de ces comités et le fait qu’ils puissent décider de certains investissements : santé, éducation… La création de tels comités permettrait un début de contrôle de la municipalité par les jeunes et les travailleurs et non par des castes politico-financières qui ne représentent que leurs propres intérêts.
Qui décide de la privatisation des services publics dans les communes ? Qui décide de l’utilisation de l’argent public ? Qui supprime des maternités dans des endroits éloignés d’un CHU ? Qui expulse des familles et ne les reloge même pas ? Ce ne sont certainement pas ceux à qui ces services sont les plus utiles et qui paient des impôts pour cela. C’est nous tous qui subissons les conséquences d’une société fondée sur la loi du profit et non sur la satisfaction des besoins de tous et de chacun. Et pour cela, il faut que tout le monde puise participer à la vie de la commune : les jeunes, les exclus, les immigrés dont le droit de vote ne leur est même pas accordé alors qu’ils participent à la vie économique, sociale et culturelle. C’est pour cela que nous nous prononçons pour les plein droits de citoyenneté pour tous les immigrés. Mais aussi que les élus ne soient isolés dans leur tour d’ivoire. Aujourd’hui qu’advient-il d’un élu qui ne respecte pas ses promesses électorales ? Rien. Un système réellement démocratique signifierait que les élus seraient révocables.
C’est dans cet esprit que les militants de la Gauche Révolutionnaire mènent campagne dans ces élections municipales, en essayant d’y associer le plus de personnes possibles. Ce qui ne signifie pas contacter des gens uniquement pour compléter les listes, mais permettre à tous ceux qui veulent en finir avec cette gestion capitaliste des communes d’élaborer ensemble une plate-forme qui serait le reflet des luttes, des réels besoins de la population, en opposition à la politique de la Gauche Plurielle, pour la construction d’une réelle alternative ouvrière.
Par Virginie Prégny