Les prochaines élections municipales vont se dérouler dans un malaise général chez les agents territoriaux.
Dès 1982, la casse de leur statut s’accélère avec le vote de la loi de décentralisation. Depuis, l’Etat se décharge sur les collectivités territoriales qui elles-mêmes sous-traitent de plus en plus. Ainsi, à Amiens plus de 40% des employés communaux ou de la communauté d’agglomération sont précaires (CES, CEJ, CEC, CEV).
Article paru dans l’Egalité n°85
Les services à vocation publique (ordures ménagères, transports, gardiennage des bâtiments municipaux…) sont cédés au privé avec les conséquences que le mouvement des traminots de Rouen a permis de dénoncer.
C’est dans cette ambiance de précarité des statuts où des postes d’agents sont pourvus par du personnel de droit privé qu’arrivent les négociations sur l’aménagement du temps de travail (ne parlons même pas de réduction).
A Amiens par exemple, une note de service demande aux agents de réfléchir, dans ce cadre, aux tâches habituellement accomplies qu’ils considèrent comme superflues. Les agents résistent en revendiquant plus de postes pour un meilleur service public et une réelle réduction du temps de travail. Des AG sont organisées par une intersyndicale (UNSA, CFTC, CGT O et E, et UGICT-CGT) pour élaborer un accord cadre commun. Mais cet s’établit dans ce que définit la loi Aubry sans chercher à la remettre en cause. Autant dire que le mot d’ordre est plutôt « limitation des pots cassés » que « maintien des acquis et réduction du temps de travail). »
Dans l’écrasante majorité des municipalités, l’utilisation massive d’emploi jeunes, les pseudo-négociations sur la réduction du temps de travail qui sont à chaque fois orientées dans le sens de la flexibilité, de l’annualisation et avec peu d’embauches réelles, suivent en droite ligne la politique du gouvernement.
A l’occasion des prochaines élections municipales, dans les luttes que mèneront les agents territoriaux dans les mois à venir, il y a urgence à se battre dans toutes les municipalités pour une véritable réduction du temps de travail sans flexibilité, ni annualisation, sans revenir sur les droits acquis ni bloquer les salaires avec des embauches correspondant au temps de travail ainsi réduit, pour la création d’emplois statutaires, notamment dans les secteurs en nécessitant le plus tels que travail social, environnement, éducation, santé, logement et aide aux personnes âgées, pour 1 500 francs en plus pour tous les salaires, pour qu’il n’y ait plus de salaire en dessous du SMIC, et enfin pour et le SMIC à 8 500 francs.
Par Florence Degouy