Assez de privatisations ! Municipalisation de tous les services publics privatisés !

Avec l’intercommunalité et les transferts de compétences de l’Etat aux collectivités territoriales, les municipalités, conseils généraux etc. se sont retrouvés ces dernières années avec des pouvoirs assez importants : gestion de service publics (écoles, collèges, transports…), possibilité de fédérer les communes en une Communauté d’agglomération…

Article paru dans l’Egalité n°85

Cela permet des investissements plus importants et des projets de plus grande taille. Autant de marchés très tentant pour des groupes comme Bouygues, Vivendi ou la Lyonnaise des eaux.

Commencées par l’eau, les privatisations ont touché peu à peu l’ensemble des services municipaux

En même temps que les privatisations à l’échelle nationale, les années 90 auront vu un nombre très important de services donnés au privé. Eau, cantines scolaires, transports en commun, ramassage des ordures, chauffage des immeubles collectifs, parkings… autant de secteurs confiés à des groupes privés sans qu’ils n’aient eu grand chose à investir. Cela permettait aux mairies de faire porter le coût aux usagers en prétendant que de telles concessions de service permettraient des allègements d’impôts locaux.

Bien évidemment, ces grands groupes étant assez gourmands et les majorités municipales assez conciliantes, les subventions sont énormes et les impôts locaux continuent de grimper. L’eau est en général 30 % plus chère lorsque sa gestion a été déléguée à un groupe privé.

Reprendre les services publics

Que des grands groupes fassent des profits avec les besoins de base de la population est un véritable scandale. D’autant plus que ces services fonctionnent en général moins bien (nourriture de moins bonne qualité dans les cantines scolaires, suppression des lignes de bus jugées non rentables…). Certains poussent même le cynisme jusqu’à désorganiser les services publics ou les transformer en entreprise publique pour justifier la privatisation. Pour prendre un exemple national et ainsi mieux connu de tous : la tarification exorbitante à laquelle procédait France Télécom, la longueur des délais en cas de problème ont préparé dans l’esprit de beaucoup de gens que privé ou public ça n’allait pas changer grand chose. Bien évidemment, les choses vont encore empirer mais il est clair que le principe même de service public est à clarifier.

La nationalisation ou la municipalisation de tous les services publics ne sauraient être un simple changement de statut mais une véritable réappropriation par les usagers et les salariés de ces services. Si on prend les transports en commun pour exemple, il est clair qu’un chauffeur de bus connaît bien mieux les possibilités sur une ligne, les horaires les plus adéquats que le PDG qui roule en Saab toute la journée. Les usagers pourraient également formuler leurs demandes. Ainsi dégagé des critères de rentabilité, des lourdeurs bureaucratiques propres aux entreprises, le service public serait réellement un lien social, et administré par et pour les salariés et la population.

Les écoles qui ferment, les structures sociales quasi inexistantes etc. tout aujourd’hui est organisé pour déposséder les gens des services auxquels ils ont droit. Au delà des élections, c’est par les luttes contre la carte scolaire, contre les privatisations et pour municipaliser les services privatisés qu’ont fera reculer les groupes tels Bouygues ou Vivendi et leur loi du profit.

Par Alex Rouillard