Accord général sur le commerce des services

Cela fait plusieurs années que le mouvement anti-mondialisation analyse l’accord AGCS (Accord général sur le commerce des services). Cet accord de l’OMC prévoit de soumettre à la loi du marché tous les services qui ne le sont pas encore, c’est à dire les services publics, d’ici 2010.

Article paru dans l’Egalité n°104

Comme tous les accords de ce genre décidés dans les institutions capitalistes internationales (comme ECTS dans l’enseignement supérieur…) , il sert de base aux « réformes » des gouvernements et a donc des répercussions immédiates sur nos vies. Aujourd’hui il n’est plus seulement l’heure de tirer la sonnette d’alarme mais d’organiser la résistance face à ces attaques sans précédent.

L’objectif d’un accord tel que l’AGCS est de coordonner et de planifier les attaques au niveau international. Les économies sont tellement imbriquées que les capitalistes, malgré leurs rivalités, ont besoin d’harmoniser les marchés. Quasiment au même moment dans tous les pays on assiste au même style d’attaque contre les services publics : décentralisation, déréglementation, privatisation (plus ou moins cachées). L’AGCS permet à tous les pays qui n’avaient pas encore mené à bout les politiques ultra-libérales voulues par les capitalistes (comme cela avait été le cas dans les années 80 avec Reagan aux Etats-Unis et avec Thatcher en Grande Bretagne) de le faire de façon coordonnée. Cependant, ils prennent un risque en attaquant les travailleurs sur les mêmes points au même moment, car si une riposte coordonnée des travailleurs avait lieu dans plusieurs pays simultanément, les capitalistes ne seraient pas en mesure d’y faire face.

En ce moment une attaque en règle a lieu contre les services postaux en Europe. Cela va entraîner 8 000 suppressions de poste en Belgique, 30 000 en Grande Bretagne, et 60 000 en France. L’organisation d’une journée de grève le même jour contre la privatisation des services postaux serait une première et serait un véritable avertissement aux capitalistes.

C’est ce genre d’action qui peut réellement faire reculer les gouvernements et montrer concrètement aux travailleurs ce que signifie la mondialisation et comment on peut s’y opposer.

Par Virginie Prégny