Les questions liées à l’agriculture et à l’alimentation occupent une place importante. Les grands propriétaires, les patrons de l’industrie agroalimentaire trouvent que ce secteur n’est plus assez rentable. Afin de limiter les coûts de production, ils investissent dans la recherche « scientifique » pour augmenter leur taux de profit.
Article paru dans l’Egalité n°104
D’où l’apparition des OGM, de l’élevage ou de l’agriculture hors-sol… La qualité des produits n’est en aucun cas un critère. C’est un petit résumé du capitalisme, si au départ la concentration en plus grandes exploitations a amélioré l’agriculture y compris en termes de qualité, aujourd’hui les innovations, les mesures d’économie (notamment en termes de contrôles sanitaires) dégradent les produits, nombres de scandales le rappellent.
Les réactions ont commencé mais comme souvent par la mise en avant d’un retour à un prétendu âge d’or, ou l’agriculture aurait été saine. Il en est ainsi des idées comme la souveraineté alimentaire, c’est à dire le principe que chaque pays décide de ce qu’il fait en matière agricole. Cela a l’air juste et inoffensif, ça n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle forme de protectionnisme dans laquelle les pays dominants (Union européenne et USA en tête) peuvent continuer d’imposer ce qu’ils veulent au reste du monde. Comme si les premiers promoteurs d’une agriculture axée sur la recherche de profits n’étaient pas les grands capitalistes agricoles français et les groupes agroalimentaires comme Danone. C’est le jeu de ceux-ci que font en fait les organisations qui avancent cette revendication. Interdire les OGM, oui ! Mais face aux grands groupes et aux grands propriétaires, c’est la réquisition des terres et la gestion de la production par les travailleurs agricoles et les petits paysans qui permettront une agriculture de qualité et respectueuse de l’environnement.
Par Alexandre Rouillard