Guadeloupe et Martinique : situation toujours tendue

En novembre dernier, les Antilles ont été secouées par une grève générale. Au départ, les revendications étaient contre le pass sanitaire, et l’obligation vaccinale pour les soignants et pompiers. Les revendications ont vite fait ressortir les nombreuses difficultés sociales. La seule réponse de l’État a été la répression, par l’envoi de forces militaires sur place et les intimidations par l’arrestation de Elie Domota, leader syndical et politique. C’est avant tout une logique répressive et autoritaire qui préside à la gestion de la crise sanitaire, aux Antilles comme en Métropole.

Article paru dans l’Egalité n°208, par Virginie Prégny

Aujourd’hui, l’état d’urgence a encore été déclaré, un couvre-feu est en place et des confinements sont envisagés. Dans le même temps, les hôpitaux se préparent comme ils peuvent à une 5e vague, avec les même moyens insuffisants que lors de la 1ère (et moins de personnel, puisque les non-vaccinés sont suspendus). De pseudo négociations ont eu lieu, sans la présence de l’État et rien n’en est sorti.

(Photo par Alain JOCARD / AFP)

L’État français responsable de la situation

La violence de l’État et son refus d’écouter les revendications enveniment la situation. Des soignants ont été pris à partie et bousculés. On ne peut soutenir de telles méthodes d’intimidation d’une minorité. Cependant, les politiques qui soutiennent le capitalisme (locaux et nationaux) sont responsables de ces tensions et jouent sur les divisions. La déclaration de Macron qui a « bien envie d’emmerder les non-vaccinés » ne peut que mettre le feu aux poudres.

Les non-vaccinés ne sont pas responsables du manque de personnel et de moyens dont souffre l’hôpital public. Le pass vaccinal n’empêchera pas le manque de moyens en réanimation. La seule doctrine que le gouvernement respecte depuis le début, c’est de ne pas soutenir les services publics. C’est pour cela que l’on connaît une telle crise.

Tous ceux qui étaient déjà fragilisés avant la pandémie ont été frappés encore plus durement. Aux Antilles, comme ailleurs, les travailleurs doivent répondre aux tentatives de division par la solidarité. C’est aux vrais responsables de la crise qu’il faut s’en prendre.

Luttons pour un plan d’urgence pour les départements d’Outre-Mer. Pour des moyens à la hauteur des besoins dans les services publics (santé, éducation, social, transports etc.). Non à la vie chère : pour des augmentations de salaire (les profits et dividendes ont explosé en 2021 !). Pour un emploi décent pour tous et toutes !