Mayotte n’est pas une colonie !

L’archipel des Comores est un pays et l’un des plus pauvres du monde. Situé au large de Madagascar, il a obtenu l’indépendance en 1974, suite à un référendum. Dans cet archipel, seule l’île de Mayotte a décidé de rester française puis département français en 2011. C’est une exception internationale.

Derrière l’exception, la marque du colonialisme

Le 11 Février 2024, le ministre de l’intérieur G. Darmanin est allé à Mayotte pour annoncer la fin du droit du sol sur cette île. Les enfants nés là-bas ne seront plus français ! Déjà, en 2017, une « loi immigration » imposait une exception quasi équivalente : pour devenir français, un enfant né sur place doit demander la nationalité à l’âge de 13 ans et avoir vécu au moins 5 ans en France. C’est le cas aujourd’hui pour un enfant né en France de parents étrangers.

Ainsi, le gouvernement met en place une citoyenneté de seconde zone digne du statut de l’indigénat colonial. Il surfe ensuite sur le racisme pour se dédouaner de l’abandon des services publics en associant, à chaque discours, immigration et délinquance. L’absence d’eau potable un jour sur trois depuis août 2023 sur l’île en est la preuve.

La pression de la pauvreté de masse

La grande précarité est un problème majeur. 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté et plus de la moitié des habitations n’ont pas d’eau courante. Malgré cela, Mayotte est l’île la plus riche de l’archipel, ce qui attire énormément de Comoriens. La situation sociale devient intenable.

Cette grande précarité fait qu’un haut taux de délinquance sévit sur l’île. Les délinquants sont surtout des jeunes de moins de 18 ans vivant sous le seuil de pauvreté. Une partie sont des personnes d’origine d’étrangère mais pas plus que de mahorais. Cependant le ras-le-bol est tel que des habitants s’organisent contre la délinquance, font des barrages. Des mobilisations xénophobes prennent forme contre les étrangers.

La politique de Darmanin et Macron n’y changera rien

Le degré de pauvreté est tel que les habitants des Comores continueront de vouloir venir à Mayotte. Les opérations Wuambushu de destruction des cases (bidonvilles) le montrent bien. C’est de la politique spectacle qui n’apporte aucune solution. Certainement pas aux expulsés sans abri, pas plus qu’aux travailleurs et aux jeunes mahorais.

Les mahorais se débarrasseront de la misère et de la délinquance que dans une lutte commune de tous les opprimés. Avec le soutien des travailleurs et des jeunes de France métropolitaine, il faut exiger les moyens nécessaires pour subvenir aux besoins de toute la population, sans distinction d’origine et les mêmes droits partout.

Par J b publié dans l’Egalité 211