Lors de la rébellion des jeunes des banlieues, la classe politique n’hésitait pas à criminaliser l’ensemble des jeunes des quartiers populaires, les traitant de « racailles » et de « voyous ».
La grande majorité de ces jeunes sont nés en France et leurs parents ou grands-parents sont venus dans le pays (jusqu’au début des années 70) sur « invitation » du gouvernement pour travailler dans les mines du nord, sur les chantiers navals, construire les autoroutes, les immeubles, assembler des voitures dans les usines…
A cause de la crise de surproduction dans l’économie capitaliste mondiale, les grandes entreprises n’ont plus besoin de travailleurs non ou peu qualifiés.
De plus en plus de jeunes sont condamnés à rester au chômage, dans une vie sans perspectives, endurant des actes d’inspiration racistes au niveau des institutions, des patrons, des médias.
La bourgeoisie des pays capitalistes avancés n’a jamais réellement été intéressée au développement économique de ses colonies. La seule chose qu’elle voulait développer de façon durable était les bénéfices et le chiffre d’affaires des entreprises occidentales. L’exploitation de la population des colonies était multiple : pillage des matières premières (pétrole, gaz, minerais,…), priver les paysans de leurs terres cultivables, détruire l’agriculture locale, esclavage dans les mines, les usines… L’économie nationale, les services publics et les entreprises publiques dans les pays coloniaux étaient très peu développés. L’indépendance politique des colonies n’a rien changé pour le niveau de vie de la masse des gens, l’exploitation des matières premières continue au bénéfice des entreprises occidentales et d’une poignée de privilégiés corrompus locaux.
Les entreprises capitalistes n’ont jamais hésité à soutenir et à collaborer avec des régimes dictatoriaux comme celui de Mobutu au Congo, Abacha au Nigéria, Hassan II au Maroc.
Dans un pays comme le Maroc, des dizaines de milliers de jeunes finissent une formation dans l’enseignement supérieur sans perspective de trouver un boulot dans leur pays et sont forcés de vivre dans la misère ou de risquer leurs vie et essayant de passer les frontières des pays de l’UE gardées comme les remparts du paradis capitaliste.
La colonisation au nom d’une mission civilisatrice est un mensonge énorme. Pour développer l’économie capitaliste, la bourgeoise s’est appropriée des ressources du sous-sol, des terres cultivables et de la force de travail non rétribuée ou sous payée. La population agraire était forcée de fuir la campagne, s’établir dans les grandes villes sans infrastructure. Les courageux qui tentent d’aller dans les pays riches pour y vendre leur force de travail ainsi que ceux qui y sont nés mais se révoltent contre le traitement qu’ils subissent, sont considérés et traités comme des criminels.
L’économie capitaliste n’est pas capable de fournir un niveau de vie et des conditions de vie décentes pour les jeunes, les travailleurs immigrés et les masses pauvres dans les pays sous-développés. Il faut briser la chaîne de l’exploitation par les lois capitalistes qui condamnent la grande majorité des travailleurs et des jeunes à une vie de misère.
Par Stef Salien, article paru dans l’Egalité n°117