Précarité dans l’éducation nationale, encore présente

Les précaires sont peu apparus lors du mouvement massif de grève du printemps dernier même s’ils représentent une part non négligeable des personnels.

Article paru dans l’Egalité n°103

Une fois de plus cette rentrée est marquée par le recours à des précaires de toutes sortes. Mais certains changements sont tout de même visibles. Ainsi les vénérables professeurs sont clairement en voie de disparition tandis que le nombre de contractuels ne cesse d’augmenter, comme dans l’Académie de Créteil où celui-ci est passé de 1200 (2001/2002) à 1600 (en 2002/2003) dans les lycées pro, par exemple. Le départ des emplois jeunes est désormais effectif et tandis qu’ils sont allés joyeusement signer leur PARE, le gouvernement Raffarin tente péniblement de remplir les postes d’assistants d’éducation.

Une nouvelle fois cette rentrée se déroule sous les signes du chômage ou du sous-emploi de certains tandis que des élèves se retrouvent à nouveau avec un encadrement déficient et sans prof dans certains cas.

Et les perspectives ne sont pas roses. En effet, la session 2003 des concours a vu une régression de 900 postes par rapport à 2002 (contrairement aux annonces de Ferry, là aussi). La session 2004, quant à elle, est basée sur un transfert de 1500 postes du secondaire vers les écoles (pour ne parler que des enseignants). Le gouvernement affiche d’ailleurs une volonté de ne pas ouvrir de listes complémentaires pour répondre aux besoins.

La précarité pérennisée

Il est clair que l’expression et l’action des personnels précaires sont nécessaires dans les mouvements pour remettre cette question au cœur des revendications. Et là, les organisations syndicales ont une lourde responsabilité, car la mobilisation des précaires est fortement dépendante de l’attitude de celles avec la répression, qui peut plus facilement s’exercer, et la tendance des mouvements à être monopolisés par les enseignants titulaires (et marginalisant de fait les autres, ATOS, précaires…). Nous ne pouvons éluder sans cesse le débat autour de la question de l’avenir des précaires et de la titularisation sans condition (notamment de nationalité). Il ne suffit de parler de privatisation, de casse du service public de façon abstraite en dissertant sur l’OMC, le FMI comme beaucoup le font. Ce sont pourtant des gouvernements français (PS, UMP) qui ont mené les politiques de casse de l’éducation de la maternelle à l’université, en utilisant la précarité comme pièce essentielle de leur dispositif.

La lutte contre la précarité doit aussi se faire concrètement sur le terrain. Ce qu’il faut c’est la titularisation de tous les précaires sans concours et sans conditions !

Par Olivier Ruet