Votons pour les listes d’opposition ouvrière

Les élections municipales en mars 2001 marquent un moment important sur le devant de la scène politique française. L’ensemble des partis politiques s’écharpe autour de cette élection.

Article paru dans l’Egalité n°85

Elles prennent d’autant plus un caractère essentiel que l’on se situe dans une période où les électeurs fuient les urnes et où l’ensemble des partis qui gouvernent ou ont gouverné sont discrédités voire désavoués… Les municipales sont le moment de se redorer le blason. Comment ces élections pourraient-elles être alors un véritable moment où l’ensemble de la population peut s’exprimer ? La politique de transports des communautés d’agglomération, les écoles, la culture dans sa ville concernent tout le monde.

Tant nationalement que localement, le patronat est à l’offensive conjointement au gouvernement contre nos conditions de vie et de travail : attaques contre les retraites, gel des salaires, licenciements…Autant de sujets qui méritent une riposte de l’ensemble des jeunes, des chômeurs et des travailleurs.

Les prochaines élections municipales et cantonales sont une bonne occasion de montrer notre refus de cette politique de la gauche plurielle et des attaques du patronat. Il n’y a aucune raison de donner nos voix à ceux qui laissent licencier, privatisent et cassent les services publics, renforcent la précarisation, et refusent de soutenir nos luttes.

Dans de nombreux endroits, des listes municipales se montent contre les effets de cette gestion pour et par le fric. Il y a des listes associatives, des listes d’employés des services publics, des listes de chômeurs. Elles expriment ce ras-le-bol généralisé. C’est donc possible de réagir et de s’organiser pour défendre nos conditions de vie. Cependant, le ras-le-bol ne suffit pas à battre cette politique.

Des listes comme point d’appuis pour avancer vers une alternative à la gauche plurielle

Nous cherchons partout où c’est possible à regrouper des habitants autour de listes clairement anticapitalistes et opposées tant au gouvernement qu’aux politiques des municipalités, de gauche comme de droite, en faveur des groupes privés. Se battre, nationalement ou localement, pour une politique enfin fondée sur la satisfaction des besoins sociaux et non sur la loi du profit à tout crin demande de grandes mobilisations et le regroupement des jeunes et des travailleurs. Dans les communes, nous pouvons commencer à nous organiser et agir. C’est dans ce sens que nous appuyons la création de listes aux élections municipales qui n’hésitent pas à s’en prendre au capitalisme et à la misère.

Nous soutenons les listes qui se basent résolument sur ces axes antigouvernementaux et antipatronaux. Mais nous soutenons aussi les listes qui ont le souci de s’ouvrir aux habitants des communes. Assez des éternelles listes de chaque organisation, sans dynamique et réelle campagne de fond avec les habitants pour leur proposer d’essayer de militer et de mettre en pratique les idées énoncées dans les professions de foi. C’est pourquoi nous appelons au premier tour à voter pour les listes à l’initiative de la LCR et parfois ouvertes aux individus et à d’autres organisations politiques. Notre soutien passe par une campagne active pour la défense des services publics, contre la politique de la gauche plurielle nationalement et parfois localement quand elle a la municipalité. Ceci implique aussi une campagne active de notre part pour refuser de donner nos voix à la Gauche plurielle qui privatise et qui signe avec Seillière.

Nous avons la volonté de mobiliser des forces plus larges que les « rangs de l’extrême gauche » encore une fois divisés entre les listes LO, LCR, PT et autres. Ce sont les travailleurs et les jeunes, ceux qui luttent qui permettront de faire de ces élections municipales un véritable moment pour combattre la politique gouvernementale et patronale et pour continuer à s’organiser plus largement après ces élections.

Par Leïla Messaoudi