Union de la gauche IV : encore un (mauvais) retour ?

Ça fait penser à ces mauvais films dont on voit des volets successifs et aussi mauvais les uns que les autres mais que les médias nous vendent comme la dernière originalité. Ce qui se trame depuis les annonces autour des listes communes de « gauche » aux élections régionales est exactement dans cet univers-là. Le scénario est mauvais et on connait la fin : une « union de la gauche » qui fera un programme au service du capitalisme, n’apportera que déceptions aux quelques derniers qui croient encore aux promesses. Sous Jospin on a eu la « gauche plurielle » qui a plus privatisé que sous la droite, avec Hollande on a eu les « lois travail I et II » et les discours racistes et sécuritaires de Valls. Le seul suspense est désormais de savoir jusqu’où dans la gestion du capitalisme et dans la politique au service des riches ira cette future union PS-EELV, et certainement PCF, qui se dessine.

La seule nouveauté, c’est que cette fois-ci c’est EELV qui a donné la main au PS pour qu’il soit à nouveau dans le film, mais les acteurs restent aussi faux et malhonnêtes.

Des discussions sauf sur le programme

Ainsi, un peu partout, les soi-disant écologistes d’EELV ont annoncé qu’ils étaient prêts à faire des listes d’union pour peu qu’elles « portent les valeurs de l’écologie », le programme devant être discuté après. Quoi de plus facile pour le PS de dire alors qu’il était lui aussi pour l’écologie pour ainsi avoir sa place. Après tout, il avait pu dire qu’il était pour le social tout en faisant une politique de casse des droits des travailleurs et des services publics. Le PS signe même un appel pour une énergie publique alors qu’il a été l’un des organisateurs de la privatisation de l’énergie. Et on ne compte pas les mairies ou les agglomérations dans lesquelles des majorités PS-PCF-EELV sont en train de mettre en place la dégradation des conditions de travail des agents territoriaux (perte de salaire, de congés etc.) appliquant sans aucun souci le management capitaliste aux services publics locaux.

Des candidats à la gestion du capitalisme

Les régionales vont donc voir des premiers ou seconds tours avec des unions PS-EELV-PCF (et malheureusement parfois aussi FI). Nous ne soutenons pas ces manœuvres qui consistent à faire croire que cette « gauche », qui fait la même politique que Macron, aurait changé. Autant Jadot pour EELV, Faure pour le PS ou Roussel pour le PCF semblent n’avoir qu’une ligne à dire dans leur jeu d’acteur médiocre : passer leur temps à taper sur Mélenchon. Car leur problème c’est que malgré ses erreurs et ses insuffisances, la FI reste la seule force qui a une audience de masse à gauche et qui continue de dénoncer le capitalisme.

Lors de la manifestation organisée par les « syndicats » les plus à droite de la police le 19 mai, les mêmes n’ont eu aucun souci pour se retrouver à manifester aux côtés de Bardella du RN ou du très à droite ministre de l’Intérieur Darmanin.

Alors cette gauche-là, toute entière au service du capitalisme, ne représente pas une alternative à Macron. Et que la direction du PCF fasse à nouveau gober à ses militant-e-s et sympathisant-e-s qu’on pourrait obliger le PS à une politique sociale montre à quel point il est indispensable de construire une nouvelle force politique combative contre le capitalisme, loin de toutes ces magouilles dont l’unique but est de tromper les électeurs pour espérer gagner des positions élues.

Par Alex, article paru dans l’Egalité n°205

Benoît Hamon, Olivier Faure, Anne Hidalgo, Julien Bayou ou encore Yannick Jadot… la fausse gauche pro-capitaliste et magouilleuse : tout pour être élu