Le dimanche 18 mars : tous à la pêche

En presque 4 ans de gouvernement, le bilan de la Gauche plurielle est clair. Jospin aura plus privatisé que Balladur et Juppé réunis.

Il aura permis le début du démantèlement de la SNCF, et la déréglementation dans de nombreux secteurs. L’énergie n’est plus un service public (verra-t-on des coupures comme en Californie lorsque l’électricité est jugée insuffisamment rentable par les entreprises privées qui la délivre ?), et c’est peu à peu, grâce à Maastricht et ses critères et directives, la remise en cause de très nombreux acquis. La loi Aubry est la plus importante attaque contre le monde du travail, soumettant la grande majorité des travailleurs à la flexibilité, le gel des salaires,… Le PARE, les réformes Lang-Allègre, etc. la liste est longue. Juppé n’aurait même pas rêvé de tout cela.

Article paru dans l’Egalité n°85

La « Gauche » plurielle ne mène pas une politique d’accompagnement social du libéralisme, elle mène une politique libérale, de casse des acquis sociaux et ce dans le sens des intérêts du patronat.

Dans les municipalités, c’est la même politique, amoindrie par le fait que la confrontation avec les électeurs est plus directe, et que certaines compensations sociales viennent amortir les dégâts du libéralisme (bourses municipales, services sociaux…). Cependant, il s’agit de regarder ce qui manque, et non le peu qu’il y a. Même les plus à gauche des mairies PCF emploient à tour de bras des employés précaires, acceptent de confier au privé certains services…

Il ne s’agit pas de dire que le PS équivaut à la droite, ce serait trop simpliste. L’électorat du PS et du PCF est encore majoritairement un électorat ouvrier et employé qui vote ainsi pour le moins pire. Cela peut se comprendre. On ne balaye pas 100 ans de liens entre les travailleurs et leurs partis en si peu de temps. L’absence d’alternative crédible face à la gauche plurielle rend également difficile le passage de la logique du moins pire à l’envie de se battre pour une politique réellement en faveur des travailleurs.

Au deuxième tour nous appelons à l’abstention ou au vote blanc. Nous estimons (au contraire de nos camarades de la LCR qui appellent nationalement à « battre la droite » ce qui signifie notamment voter Aubry à Lille !) que mis à part de rares endroits (existent-ils d’ailleurs ?) où une mairie de gauche aurait maintenu un haut niveau de services publics et serait menacée par une droite ultra-libérale ont ne peut pas appeler à voter pour le PS qui n’est plus un parti du mouvement ouvrier.

Même s’il reste encore dans ses membres des syndicalistes, des militants associatifs etc. le projet affiché du PS est d’effectuer la politique que veut le patronat. Il est donc de la tâche de tous ceux qui veulent une alternative ouvrière à la gauche plurielle de faire reculer l’emprise de celle-ci sur les travailleurs et la jeunesse. Cela passe notamment par le fait de ne plus leur accorder nos voix.

Par Alex Rouillard