Les gilets jaunes exigent la démocratie!

GJ champs elyseesLe mouvement des gilets jaunes a permis de remettre au goût du jour un certain nombre de revendications très larges et diverses parmi lesquelles des doléances démocratiques : paiement des parlementaires au salaire moyen des travailleurs, droit de révocabilité des élus, le RIC (référendum d’initiative citoyenne) ou RIP (référendum d’initiative populaire)…

Le ric, révolution ou illusion ?

Face à la diversité des revendications et à la difficulté de les centraliser à l’échelle nationale, certains présentent le RIC comme la nouvelle revendication centrale des gilets jaunes.

Article publié dans l’Egalité 193

Ce referendum est décrit comme permettant de virer les politiciens corrompus, d’abroger une loi ou demander à en mettre une en place. Dit comme ça, ça a bien l’air révolutionnaire ! Ce dispositif existe déjà en Suisse, en Italie ou encore en Californie. Mais cela change-t-il réellement les choses ? Peut-on obtenir une augmentation du salaire minimum et des pensions avec le RIC ? Peut-on exiger la mise en place d’une réelle transition écologique ? Non, pas plus chez eux que chez nous. Il y a toujours des travailleurs exploités, des salaires qui n’augmentent pas alors que les prix oui.

Il est légitime de demander la fin des privilèges des élus et des mesures permettant de participer aux décisions politiques car il devrait en être ainsi. Pour des élus révocables, et payés au salaire moyen des travailleurs !

C’est pourquoi la Gauche Révolutionnaire ne s’oppose pas au RIC. Mais capitalisme et démocratie sont inconciliables. Tant que nous serons dans un système d’exploitation où une classe minoritaire opprime la majorité, tout sera fait pour que cette majorité ne puisse pas faire valoir ses intérêts, car ils sont opposés à ceux des capitalistes. Il ne faut pas que cette revendication du RIC enferme le mouvement des gilets jaunes dans une voie institutionnelle comme certains le souhaitent, pour faire oublier l’aspect économique et social et surtout son aspect profondément révolutionnaire.

Au contraire, la question démocratique doit être un point d’appui pour poser la question du pouvoir et de la nécessité de renverser le capitalisme.

Par P.E Martin