Démocratie participative ou démocratie ouvrière

Aujourd’hui sont de plus en plus nombreuses les personnes qui ont conscience que nos sociétés ne sont pas de réelles démocraties. Cela ne veut pas dire que les démocraties parlementaires ne valent pas mieux que les régimes dictatoriaux. Des droits démocratiques ont été gagnés grâce aux luttes des travailleurs comme le droit d’expression, d’organisation, de grève…

Article paru dans l’Egalité n°104

Mais il est difficile de croire qu’un président de la république obtenant moins de 20 % des suffrages exprimés, représente qui que ce soit. De plus son gouvernement nommé par ce seul homme ne représente en rien les travailleurs. Non élus et non révocables, ces ministres se moquent bien de ce que pensent les  » gens d’en bas « . Et lorsque Raffarin dit que ce n’est pas la rue qui gouverne, il est conscient de sa position bien confortable.

Comment peut-on alors être démocratique si la population n’a pas le droit de s’exprimer pour infléchir les décisions la concernant ? A cela, certains voient en la démocratie participative une réponse. Par un référendum, la population pourrait se prononcer sur telle ou telle décision. Mais ce n’est pas une réelle alternative, puisque la population n’a qu’un rôle consultatif. Elle n’est pas génératrice des décisions. Le législatif et l’exécutif sont séparés à l’instar des démocraties parlementaires.

Pour avoir une réelle démocratie, il faut une démocratie ouvrière et non bureaucratique. Trotsky définit la démocratie ouvrière comme  » une démocratie de fond et non de forme. Les assemblées, les discussions, les conférences, les congrès, les élections, ne sont en fin de compte que les formes servant à élaborer et exprimer la pensée et la volonté des masses.  » . La réelle avancée démocratique ne peut se faire que si la population est réellement associée à l’élaboration des décisions politiques, économiques et sociales. Ce qui implique de rompre avec le capitalisme. Car tant que la domination de la propriété privée existera, la démocratie ne pourra avoir qu’un caractère limité.

La démocratie ouvrière se fera sous le socialisme, grâce à des conseils locaux, régionaux, nationaux et internationaux, avec des délégués mandatés par les assemblées et qui seront révocables à tout moment par la population.

Les entreprises seront sous le contrôle des gens qui y travaillent en collaboration avec les organismes qui se chargeront de la planification économique.

La démocratie ouvrière ne pourra se faire que lorsque l’abolition de la propriété privée, c’est-à-dire lorsque les moyens de production appartiendront à la collectivité et non à une poignée de capitalistes qui cherchent à avoir le pouvoir pour augmenter leurs profits.

Par Faustine Ottin