Premier mai 2024 – Pour une solidarité mondiale de la classe ouvrière contre la guerre capitaliste ! Déclaration du CIO

Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO/CWI) présente un salut révolutionnaire et tend une main solidaire aux millions et milliards de travailleurs et de jeunes dans le monde entier en ce premier mai.

Déclaration du CIO, l’organisation Internationale dont fait partie la Gauche Révolutionnaire. Publiée le 30 avril 2024 sur www.socialistworld.net

Au cours de l’année écoulée, les meilleures traditions de la lutte des travailleurs ont continué à trouver de nouvelles expressions. En Grande-Bretagne, en France, en Allemagne et aux États-Unis, d’importantes grèves ont eu lieu. Une « grève générale » d’une journée a eu lieu en Irlande du Nord le 18 janvier. Toutes ces actions ont contribué à mettre en activité de nouvelles couches combatives et, dans de nombreux cas, peuvent servir de tremplin à la construction d’une opposition de gauche dans les syndicats contre les bureaucraties conservatrices au pouvoir, qui sont de plus en plus déconnectées des besoins urgents de la classe ouvrière.

En Argentine, un million de personnes sont descendues dans la rue pour s’opposer aux coupes budgétaires dans l’éducation. Au Myanmar, le régime militaire est sur la défensive, tandis qu’au Sénégal, une tentative de coup d’État « légal » a été déjouée par une mobilisation de masse. Les campus universitaires des États-Unis sont occupés par des milliers d’étudiants qui s’opposent au soutien du gouvernement US à la guerre de l’État d’Israël contre la population de Gaza. Comme dans d’autres pays dont les gouvernements capitalistes soutiennent la guerre, les manifestants font face à une répression sévère et à des accusations mensongères d’antisémitisme.

Les guerres qui font rage dans le monde, la militarisation croissante de la société et les dépenses astronomiques en armement constituent la plus grande condamnation du capitalisme mondial et de l’avenir sombre qu’il offre à l’humanité. Les guerres se poursuivent en Ukraine et au Soudan. Le conflit a de nouveau éclaté en République démocratique du Congo. Pour se venger de l’attentat du 7 octobre, l’État d’Israël a déchaîné l’enfer sur les Palestiniens, réduisant la bande de Gaza à l’état de ruines, provoquant la famine et causant un nombre de morts 25 fois supérieur au nombre d’Israéliens morts l’année dernière. Des horreurs inimaginables, qui n’ont pas encore été révélées, sont annoncées par la découverte de fosses communes dans deux hôpitaux de Gaza. L’impérialisme US finance une grande partie de ce carnage, puisqu’il vient d’adopter une loi dite « d’aide » d’une valeur de 95 milliards de dollars pour armer l’Ukraine, Israël, mais aussi Taïwan, alors que la classe dirigeante US se projette dans les éventuels conflits de l’avenir. On estime que 14 % de la population mondiale vit à moins de cinq kilomètres d’une zone de conflit.

Au cours de l’année 2023, les dépenses mondiales en matière de défense ont augmenté de 9 % pour atteindre le chiffre record de 2 200 milliards de dollars. Les fabricants d’armes engrangent des bénéfices records. Les alliances de « défense », telles que l’OTAN, se sont élargies. Des exercices militaires provocateurs, comme celui qui a eu lieu la semaine dernière entre les États-Unis et les Philippines en mer de Chine méridionale, ou des sorties aériennes chinoises près de Taïwan, ont lieu de plus en plus régulièrement. L’extension ou la réintroduction du service militaire est intégrée dans les débats nationaux par des sections des classes dirigeantes. De nombreux secteurs de la classe ouvrière, de la jeunesse et des masses pauvres du monde entier regardent avec dégoût cette mort, cette destruction et cette souffrance. Même en Ukraine, le gouvernement Zelensky peine à remplir ses objectifs en matière de conscription.

Tout cela se déroule dans un contexte de tensions accrues entre les puissances rivales et de lutte d’influence, une région après l’autre. Tout cela s’ajoute à un mélange dangereux de situation économique instable où les niveaux de vie ont chuté dans le monde entier, parfois de manière drastique comme au Nigeria, et de crainte des stratèges capitalistes de voir de nouveaux chocs et crises économiques. Dans le même temps, les effets du changement climatique deviennent de plus en plus visibles et ont un impact sur la vie quotidienne. Les tensions au sein de la société conduisent les gouvernements à faire des minorités et des migrants les boucs émissaires des maux de la société capitaliste et, dans certains cas, à tenter d’attaquer les droits des femmes et des personnes LGBT+ afin de mobiliser le soutien sur des questions « culturelles ».

En 2024, plus de la moitié de la population mondiale aura eu la possibilité de voter, un chiffre record. Mais dans presque tous les pays où des élections auront lieu, les partis pro-capitalistes en lice ne suscitent guère d’enthousiasme. La participation, tout comme l’enthousiasme, peut atteindre de nouveaux planchers lors de ces élections. En Grande-Bretagne, certains espèrent qu’une victoire du parti travailliste mettra fin au déclin visible du pays, mais cet espoir ne durera pas longtemps, car un gouvernement travailliste s’efforcera de préserver le capitalisme. Si Modi remporte les élections indiennes en termes de nombre de sièges, il est presque certain que son parti n’obtiendra pas la majorité des voix. Reflétant la frustration et la colère des travailleurs et des jeunes partout dans le monde, l’instabilité politique continue de régner parmi les représentants politiques du capitalisme. La faiblesse actuelle des forces luttant pour le socialisme peut donner à la droite populiste l’occasion d’exploiter cette colère, mais leurs politiques peuvent provoquer un retour de bâton, comme nous commençons à le voir en Hongrie. Tout particulièrement, une victoire de Trump aux élections américaines de novembre accentuera l’instabilité tant aux États-Unis qu’au niveau international, une instabilité qui peut contribuer à créer de nouveaux mouvements.

Les guerres et le réarmement sont de plus en plus à l’ordre du jour. Les socialistes révolutionnaires affirment que seule la classe ouvrière peut mettre un terme au bellicisme du capitalisme. Un programme de classe indépendant contre toutes les guerres capitalistes est nécessaire de toute urgence. Il faut mettre en place des actions de classe indépendantes, notamment des grèves pour empêcher les livraisons d’armes, afin d’arrêter les machines de guerre des classes capitalistes. La lutte contre la guerre doit donner une nouvelle énergie à la lutte plus large pour construire des syndicats militants et démocratiques et créer de nouveaux partis ouvriers qui peuvent défier et finalement mettre à la porte les politiciens capitalistes bellicistes. Les classes dirigeantes capitalistes doivent réapprendre que la guerre est souvent la sage-femme de la révolution.

Cette année, le CIO célèbre son cinquantième anniversaire. Ce 1er mai, nous espérons qu’une nouvelle génération de jeunes et de militants de la classe ouvrière sera gagnée aux idées du socialisme et du marxisme et rejoindra la lutte pour un avenir socialiste où la guerre et toutes les souffrances qui l’accompagnent seront bannies à jamais.