Montée des luttes au Chili

Après les mouvements lycéens du mois de mai 2005 contre la LOCE (dernière loi de Pinochet privatisant totalement le secteur de l’enseignement), le mouvement des lycéens, a repris dans les rues de la capitale et d’autres régions du pays depuis début août.

Article paru dans l’Egalité n°121

La colère des lycéens est remontée face à la lenteur de la commission qui examine la loi organique constitutionnelle de l’enseignement (LOCE). Cette commission avait été nommée par le gouvernement Bachelet après avoir vu que la revendication des lycéens entraînait la sympathie des autres secteurs et qu’elle pouvait être dangereuse pour le patronat et sa classe politicienne au gouvernement.

Le mouvement des lycéens a été suivi d’une série de luttes qui ont marqué et marquent la vie politique nationale de ces derniers mois, comme la lutte pour la santé, le logement, la lutte du peuple indien «mapuche» et la lutte des mineurs de la plus grande mine de cuivre au monde «La Escondida». Cette dernière lutte s’est terminée après une grève de plus de 25 jours, devant l’inertie du gouvernement. En effet, les profits du capital dus à la hausse du prix du cuivre à la bourse des métaux sont scandaleux et se font sur le dos des travailleurs. Il faut souligner que ces multinationales exploitent les sous-sols chiliens sans payer une seule taxe à l’Etat, c’est tout bénéfice pour eux.

Le 11 juillet 1971, le gouvernement d’Allende avait nationalisé le cuivre, mais pendant la dictature, celui-ci a été mis dans les mains des capitaux étrangers. Aujourd’hui encore, après 17 ans de retour à la «démocratie», le cuivre est toujours dans les griffes des multinationales.

Le patronat et les représentants syndicaux sont arrivés à un accord, les travailleurs en restant unis ont réussi à avoir quelques miettes du gâteau. Au début, la revendication était une augmentation de salaire de 13% et une prime de fin de conflit fixée par rapport à la hausse du cuivre de 16 millions de pesos (23.400 euros). L’entreprise a commencé à offrir 3% et 8,1 millions. Au cours de la grève les patrons ont modifié les offres toujours à la baisse, ce que les travailleurs refusaient. Au final, les travailleurs ont gagné une hausse de 5% et une prime de 9 millions (13.000 euros). Ils ont obtenu en plus l’extension du contrat collectif jusqu’à 40 mois et le report de la modalité du travail posté en quart (travail en équipes qui se relèvent toutes les 6 heures) devait se discuter en 2009, et se rediscutera en 2013. Il est vrai qu’on est loin des exigences des travailleurs au début de la lutte. Cependant la classe patronale se montre inquiète face aux risques d’extension aux autres mines et secteurs. Les travailleurs ne peuvent que se féliciter de cette victoire.

Quand les travailleurs restent unis et déterminés, dans un bras de fer contre le patronat, ils arrivent à faire pencher les choses en leur faveur. Ce sont les travailleurs qui produisent la richesse et ne demandent que leur dû. Après ce conflit; les mineurs et la population demandent la renationalisation des mines de cuivre et font une pétition nationale au gouvernement.

Par Diana