Naissance d’un nouveau mouvement politique en Belgique

La création d’une nouvelle formation politique en automne de cette année risque de faire l’effet d’une petite bombe dans la situation politique actuelle du pays.

Article paru dans l’Egalité n°121

Tous les partis traditionnels se sentent obligés de réagir par rapport à l’annonce d’une conférence de lancement du mouvement le 28 octobre. Ceci montre les inquiétudes que cette initiative provoque parmi les responsables politiques et leurs idéologues.

De plus en plus de travailleuses et travailleurs en Belgique en ont marre des propos classiques tenus par tous les partis traditionnels pour justifier la logique néolibérale des attaques contre les salaires et les acquis ainsi que le démantèlement et la privatisation des services public. Ceux qui ne sont pas d’accord avec cette politique n’ont aucun outil politique capable de traduire leur opposition.

Le nouveau mouvement politique veut de façon conséquente défendre les intérêts des travailleuses, travailleurs et des pauvres. Il se distingue de la façon traditionnelle de «faire de la politique» et veut être un lieu de rencontre et de débat pour tous ceux qui veulent s’organiser et s’engager dans la lutte, dans leur quartier et dans leur entreprise ou secteur de travail. Au premier abord le mouvement veut être un instrument pour organiser et renforcer les luttes. Depuis plusieurs mois des discussions intensives ont été organisées avec des militants et des délégués syndicaux dans différentes régions au Nord et au sud du pays. La conférence sera organisée conjointement par des comités des deux communautés (néerlandophone et francophone).

Le mouvement s’oppose à la politique néolibérale et refuse de participer aux gouvernements qui mènent une telle politique. Une décision est déjà prise pour participer aux élections parlementaires de 2007. Après la conférence du 28 octobre 2006 un programme politique sera élaboré. Après une première participation aux élections, la discussion sur la mise sur pied d’un nouveau parti politique est programmée pour l’automne 2007.

Un ex-conseiller du Premier ministre prévoit un bel avenir pour un nouveau parti de gauche et contre l’ordre établi. Il estime qu’il a un potentiel de 10 % dans les élections à condition qu’il ne fasse pas de compromis avec le gouvernement. Il est convaincu que seul un tel parti peut récupérer des voix du parti néo-fasciste en Flandre, le Vlaams Belang (24,1 % en Flandre dans les élections en 2004).

Le MAS-LSP, section sœur de la Gauche Révolutionnaire en Belgique, mène depuis plusieurs années une campagne pour un nouveau parti des travailleurs pour organiser tous ceux qui veulent résister à la politique néolibérale. En Flandre, à Bruxelles et en Wallonie les militants du MAS-LSP soutiennent et construisent activement le mouvement pour une autre politique. Dans les lycées, les universités et les grandes écoles mais aussi dans les entreprises et réunions syndicales, les militants réunissent leurs collègues pour discuter de quel programme est nécessaire pour organiser et faire progresser les luttes pour construire un nouveau parti qui défende réellement les intérêts de la classe ouvrière et des pauvres.

Par Stef Salien