Les nouvelles ordonnances Macron prévoient d’élargir les sujets sur lesquels des accords d’entreprise prévalent sur les conventions collectives, ce qui a été rendu possible par la loi travail. Même si les salaires minimaux, en attendant les décrets de l’ordonnance balai, sont encore garantis par la branche, les horaires, le temps de travail, la mobilité, les primes, les majorations pour travail de nuit et heures supplémentaires (…) sont, eux désormais, négociables par entreprise et même par site. Cela mettra en concurrence encore plus les travailleurs y compris dans une même entreprise.
Longue vie au chômage de masse !
Macron et Gattaz n’ont pas oublié de faciliter encore les licenciements en plafonnant les indemnités prud’homales ce qui permettra à votre patron de savoir combien il faudra payer pour pouvoir vous virer sans raison. Le gouvernement leur a même fourni les modèles de lettre et le droit à l’erreur. En d’autres termes, il faut oublier les erreurs de procédure aux prud’hommes. Et c’est sans compter la naissance des ruptures conventionnelles collectives pour déguiser des plans de licenciement qui, à peine inscrits dans la loi, comptent être utilisées par les groupes Pimkie ou PSA pour supprimer des dizaines d’emplois. Les groupes pourront aussi licencier sur la base de leur situation économique en France, sans tenir compte des bénéfices à l’étranger !
Les syndicats, principales cibles du gouvernement
L’objectif des ordonnances est de diminuer le nombre d’élus et les moyens des syndicats en fusionnant les comités d’entreprise, les délégués du personnels et les CHSCT dans des Comités Sociaux et Économiques. Il s’agit aussi de leur enlever le pouvoir de négociation avec les patrons dans les entreprises sans délégué syndical, au profit de ce CSE qui pourra signer des accords ou des salariés directement dans les petites entreprises. Par accord, la création d’un conseil d’entreprise est rendue possible qui récupérera tous les pouvoirs et supprimera les délégués syndicaux.
Évidemment, les précédentes instances du personnels avaient des limites et étaient parfois occupées par des amis du patron mais elles étaient utiles, combinées à la lutte.
Alors qu’il y a plus de 500 morts par an au travail, les ordonnances suppriment les CHSCT (hygiène et sécurité au travail) et il n’y aura plus qu’une commission dans les entreprises de plus 300 salariés et celles classées Seveso (grand danger). Autant dire que les conditions de travail vont encore se dégrader et notre sécurité aussi. Pire, le droit d’alerte qui permet de cesser le travail pour un danger imminent n’existera plus dans les petites entreprises.
La plupart des moyens législatifs pour lutter nous sont enlevés et les travailleurs vont se retrouver petit à petit avec des droits différents et des patrons qui ont tout pouvoir. Plus que jamais c’est par la solidarité entre travailleurs, la construction de syndicats combatifs basés sur la lutte de classe et l’instauration d’un rapport de force notamment par la grève qu’on stoppera leurs projets. Seule la lutte collective paie et gagne !
Par Matthias