L’explosion des 2 750 tonnes de nitrate d’amonium dans le port de Beyrouth, le 4 août, 190 morts, a entraîné une totale remise en question de la classe politique par le peuple libanais. Celle-ci est en effet unanimement considérée comme corrompue. Cela se traduit par des manifestations monstres, avec des prises de ministères par le peuple libanais en colère et le départ de plusieurs responsables politiques du pouvoir.
Cela a également détruit les installations céréalières du port, un enjeu vital dans un pays où sévissait déjà une crise économique et alimentaire qui avait déjà entraîné des manifestations, en septembre 2019 et qui ont repris en avril 2020 après un mois de confinement. Ces manifestations ont déjà provoqué la chute d’un gouvernement, ce qui montre la fragilité de la classe politique libanaise, surtout lorsque l’on constate qu’environ 25% de la population du pays était descendue dans la rue durant ces journées de luttes.
Renforcer la lutte
Malheureusement, le manque d’organisation de masse de la classe ouvrière se fait sentir pour faire basculer la situation libanaise dans une véritable situation révolutionnaire où les travailleurs et le peuple pourraient prendre le pouvoir. En effet, renverser régulièrement des gouvernements composés de la même classe corrompue n’est pas suffisant pour apporter une véritable solution qui mette fin à la corruption et à la misère.
C’est là où un parti révolutionnaire de masse doit avoir un rôle moteur afin de proposer d’autres perspectives et se faire une force de propositions concrètes. L’une des principales revendications des manifestants avec ses organisations serait la création d’une assemblée constituante composée de représentants de travailleurs, afin de trouver des solutions aux différents problèmes libanais notamment en mettant en propriété publique les principaux secteurs de l’économie pour qu’ils soient gérés démocratiquement pour satisfaire les besoins de la population.
Non à la tutelle française !
L’impérialisme français est également un frein au processus révolutionnaire. Macron est intervenu rapidement en se rendant au Liban afin de calmer cet élan en faisant des promesses vides et en négociant des accords commerciaux afin de renforcer l’influence française sur le Liban. Ses déclarations sur le fait qu’il ne veut pas intervenir dans une possible révolution ne sont qu’un tissu de mensonges étant donné qu’il veut surtout défendre le capitalisme et la classe dirigeante libanaise qui est liée à l’impérialisme français. Son autre discours où il déclare que l’aide ira à la classe politique et non aux corrompus ne veut rien dire non plus, l’ensemble de la classe politique étant corrompue !
Le peuple libanais doit pouvoir mettre fin à ses souffrances en prenant le pouvoir dans le cadre d’un pays débarrassé du capitalisme, qui est la cause de la plupart des maux que connaît ce pays. Cela ne peut passer que par une révolution socialiste, seule dynamique pouvant entraîner le vrai changement et qui aiderait tous les peuples de la région qui en Iran, Turquie etc. font face à des gouvernements tout aussi corrompus.
Par Julef