Impérialisme : le bilan désastreux

En 1991, la touche finale de l’effondrement des régimes bureaucratisés staliniens des pays de l’Est, ouvrait une période d’euphorie pour les capitalistes. La « fin de l’histoire » était annoncée, avec le capitalisme comme horizon indépassable, qui allait offrir prospérité et démocratie à l’humanité entière. La réalité allait être tout autre ; comme on pouvait s’y attendre, et 30 ans après, le bilan est catastrophique.

Le 20 mars 2003, les Etats-Unis envahissent l’Irak. Ici, une manifestation à Bagdad, le 18 juin 2003. ReutersFaleh KheiberCLH

Guerres, chaos et tensions inter-impérialistes

Libéré de la « menace » communiste, l’impérialisme capitaliste des USA et de ses alliés européens (France et Grande-Bretagne en tête) allait avoir les mains totalement libérées pour intervenir militairement aux quatre coins du monde, pour imposer sa poigne de fer économique et avoir des régimes à sa botte. Bien évidemment, l’Afrique restera un terrain de jeux permanent dont les richesses naturelles doivent être exploitées et les populations divisées. L’Asie du Sud-est deviendra la manufacture du monde avec une main d’œuvre sous-payée.

Dès 1991, c’est la première guerre du Golfe, pour remplacer Saddam Hussein, alors dictateur sanguinaire en Irak, qui ne servait plus assez les intérêts de l’impérialisme. Cette guerre ouvrira 30 ans d’intervention militaire au Proche et Moyen-Orient, prétendument pour imposer la démocratie ou lutter contre les terroristes, qui aboutiront au chaos meurtrier qu’y subissent les populations de Syrie, de Libye, du Yémen ou d’Afghanistan, etc.

C’est aussi à cette année que débute la guerre en Yougoslavie qui déchirera pendant 10 ans les populations Serbes, Croates, Kosovares ou Bosniaques. Cette guerre marquera aussi le début des activités impérialistes de l’Union européenne dans les ex-pays staliniens. Cette politique générera l’accroissement des tensions entre les pays « occidentaux » et leurs nouveaux supplétifs comme l’État Polonais, soutenu par l’OTAN d’un côté et la Russie de l’autre côté aboutissant à la situation explosive en Ukraine.

Si pendant près de 20 ans les impérialistes s’allieront ou s’opposeront sur des terrains de conflits périphériques ou par pays alliés interposés, de plus en plus, au fur et à mesure que le capitalisme s’enfonce dans les crises, la confrontation entre eux est directe comme lors de la guerre en Ossétie/Géorgie en 2009.

Un monde capitaliste invivable

Au final sans les limites qu’imposaient les régimes bureaucratisés staliniens, le capitalisme impérialiste a pu reprendre son développement et son expansion d’une manière effrénée. Ces expansions ont accru les contradictions internes du système mondialisé d’où ont découlé les crises de plus en plus nombreuses et violentes et l’évolution de plus en plus rapide vers une situation d’instabilité permanente économique, sociale, politique, militaire et environnementale d’un capitalisme en décomposition.

L’impérialisme victorieux n’a rien apporté de la prospérité, de la paix et de la démocratie ; pour des milliards d’êtres humains, leur quotidien c’est au contraire l’accroissement des inégalités, la misère, les discriminations subies jusqu’aux pogroms, la répression et les régimes autoritaires, le chaos et les guerres meurtrières. Mais l’impérialisme occidental victorieux est aussi son propre fossoyeur qui laisse la place à de nouvelles puissances impérialistes telles que la Chine, mais qui surtout montre aussi aux yeux de toutes et tous son caractère destructeur et donc, la nécessité d’en finir avec le capitalisme.

Par Yann Venier, article paru dans l’Egalité n°206