Contre l’oppression des femmes [7/9] Les ouvrières de la Commune de Paris ont transformé pour toujours le mouvement ouvrier

Gravure représentant un cortège lors de la manifestation des femmes la journée du 3 avril 1871

Depuis la création de la 1ère Internationale (Association Internationale des Travailleurs) en 1848, la section française adhérait à la pensée de Proudhon, père de l’anarchisme. Il prenait position contre le travail des femmes, théorisant que la femme, inférieure, devait prendre soin du foyer. Mais cette position sera renversée par les militants marxistes ainsi que les ouvrières Communardes, peu après l’insurrection du 18 mars 1871 à l’origine de la Commune de Paris.

C’est le cas de Nathalie Le Mel et André Léo, membres de l’AIT et militantes socialistes, qui s’opposent à la position de la section française dès 1866.

Le plus grand facteur de changement reste cependant l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins des blessés, fondée par Elisabeth Dmitrieff, militante socialiste envoyée par Marx à Paris en mars 1871, dont faisait également partie Le Mel. En fondant l’Union des femmes, E.Dmitrieff avait pour volonté d’encourager les militantes de l’AIT à s’organiser politiquement afin de lutter pour le socialisme.
Malgré l’absence de femmes au sein de la gestion de la commune, l’Union des femmes combattit la propagande bourgeoise, notamment à travers leur « appel aux ouvrières » (une campagne d’affichage poussant les femmes à s’organiser). La fin de la Commune empêcha malheureusement la réalisation complète de leurs projets.

Malgré sa fin sanglante et précipitée, il y a beaucoup à apprendre de la Commune et de son fonctionnement. Et, au centre de ces leçons, il y a l’importance de l’organisation politique des femmes au cours de ces deux mois. Elles ne se contentaient pas de simplement vouloir changer les mentalités. Unies, elles ont lutté sans relâche pour l’inclusion des ouvrières dans la Commune en jouant un rôle déterminant en son sein, sur le plan militaire comme ouvrier, prouvant qu’elles avaient une place même en dehors du foyer. Ces ouvrières et militantes marxistes ont changé à jamais le mouvement ouvrier, en prouvant que les femmes ne s’émanciperont véritablement qu’à travers la lutte menée par une classe ouvrière unie.

 Article par Cyan, paru dans notre journal l’Égalité n°221. Il est le 7ème de 9 articles d’un dossier de lutte contre l’oppression des femmes : Les politiques capitalistes n’éradiqueront jamais le sexisme !, Marine Le Pen, féministe ?, Agricultrices et paysannes en lutte pour vivre dignement !, Comment faire réellement progresser les droits des femmes ?, ; La lutte contre les lgbt+phobies renforce la lutte pour le droit des femmes (et vice versa) , Le combat des femmes à travers le monde