USA : lutte contre la loi anti-immigrés

Depuis plusieurs semaines des manifestations de masse de travailleurs immigrés, en majorité des Latinos, ont lieu aux Etats-Unis.

Article paru dans l’Egalité n°119

Le 10 avril elles ont rassemblé 2 millions de personnes dans 120 villes, selon les media ! Des manifestations les plus grosses depuis des décennies pour certaines villes républicaines comme Dallas où il y a eu 500000 manifestants selon la police ! Ces manifestations sont organisées en réaction à la nouvelle loi raciste du gouvernement Bush qui déclare les sans papiers comme des « criminels aggravés » et définit le fait d’aider des sans papiers comme un crime.

Une propagande raciste au service des profits des plus riches

Alors que pour la première fois de l’histoire des Etats-Unis, des sans papiers ont été envoyés à la guerre contre l’Irak, le gouvernement, soutenu par la partie la plus réactionnaire des classes dirigeantes, considère que les sans papiers représentent un coût trop élevé. Cependant ils cotisent à hauteur de 7 milliards de dollars pour la sécurité sociale, et reçoivent bien peu en retour.

Il y a peu de chances que cette loi passe, car elle ne représente en fait que la position des ultra conservateurs et fondamentalistes chrétiens. Mais surtout, les capitalistes qui soutiennent et financent les Républicains, ont besoin de travailleurs sans droits comme les sans papiers, qu’ils peuvent exploiter un maximum et payer un minimum.

Diviser… pour mieux exploiter

Par contre une autre loi, la loi Mc Cain-Kennedy (soutenue par les entreprises des secteurs hôteliers, de la restauration, du bâtiment et du nettoyage… comme par hasard !), représente plus ce que les classes dirigeantes souhaitent. Elle propose un statut de « travailleurs invités » qui pourraient être régularisés s’ils sont aux Etats-Unis depuis plus de 6 ans et s’ils ont un emploi. Mais s’ils restent sans emploi pendant plus de 60 jours, ils peuvent être expulsés ! Et de toute façon ils devront payer une amende de 2000 dollars (en plus des amendes existant déjà !) et devront passer toute une série de tests pour vérifier leur bonne intégration !! Pour tous les autres c’est l’expulsion immédiate (mais avec la promesse dans certains cas d’être mis en bonne position sur la liste des 300 000 travailleurs non-qualifiés qui auront droit à un visa de travail chaque année !) Elle propose aussi d’intensifier la militarisation de la frontière avec le Mexique.

Les travailleurs immigrés entrent en lutte

Suite aux nombreuses manifestations et grèves, une journée de grève nationale a été décidée pour le 1er mai, Journée Nationale Sans Immigrés. Cela permettra de montrer publiquement le poids économique réel des travailleurs immigrés, et aussi de créer des liens entre travailleurs américains et travailleurs immigrés. Cette journée de lutte doit être un premier pas vers une lutte d’ensemble de toute la classe ouvrière contre le gouvernement Bush et sa politique au service des riches.

Des millions de personnes ont participé à celle-ci. Une vague de manifestation dans tous les Etats Unis, avec des formes de boycott des écoles ou des commerces a eu lieu. Pourtant, nombreux sont ceux qui essaie de freiner la mobilisation. Ainsi à Seattle, les organisateurs ont imposé que ce soit une manif silencieuse. L’Eglise catholique avait demandé de ne pas manifester le 1er mai… néanmoins, des millions de personnes ont participé aux manifestations, et de vrais débats sur la voie à suivre s’engagent. Une vraie politisation est en cours qui permet d’approfondir les débats sur comment combattre les lois racistes que veulent les politiciens aux USA, mais aussi quelle alternative à Bush. Notre organisation aux USA, Socialist alternative, mène le débat sur une stratégie socialiste pour gagner, qui doit mener à une véritable grève.

Pour une alternative socialiste au capitalisme !

Aux Etats-Unis, comme en France, les capitalistes développent toute une propagande et un arsenal législatif racistes contre les travailleurs immigrés. D’un bout à l’autre de la planète, les capitalistes protègent leurs taux de profit en s’en prenant aux travailleurs et en particulier aux plus fragiles d’entre eux, les immigrés. Nous devons répondre à cette offensive internationale des classes dirigeantes, par la solidarité internationale dans la lutte. En luttant ensemble pour de vrais emplois avec de vrais salaires, pour tous, pour des conditions de travail décentes pour tous, pour l’égalité des droits entre tous les travailleurs.

Seule la lutte paie, mais pour obtenir des victoires définitives, il faut changer tout le système. C’est pourquoi le Comité pour une Internationale Ouvrière (dont fait partie la gauche Révolutionnaire) lutte à travers le monde pour une société basée sur la satisfaction des besoins de tous. Nous luttons pour un monde socialiste où chacun pourra décider où il veut vivre, pour un monde où la gestion des ressources se fera de manière démocratique, où les pays pourront établir des liens de solidarité et de coopération, et non de compétition et de domination comme c’est le cas aujourd’hui.

Par Virginie Prégny