Socialismo Revolucionario : le CIO au Brésil

Socialismo Revolucionario (Socialisme révolutionnaire) est la section brésilienne du CIO. SR est issu de la lutte des membres du CIO pour construire une alternative révolutionnaire.

Article paru dans l’Egalité n°109

De l’intervention dans le PT (Parti des travailleurs) brésilien dans les années 80, en passant par un travail dans l’extrême gauche socialiste dans les années 90 jusqu’à la fondation de SR en 1996, SR a toujours défendu un programme et une stratégie socialistes tout en prenant une part active dans les luttes des jeunes et des travailleurs. Les membres de SR sont actifs sur plusieurs fronts (lycées, usines, quartiers) dans les luttes contre les attaques gouvernementales. Nous sommes aussi partie prenante dans les organisations de travailleurs et de jeunes, dans les syndicats, la confédération syndicale la CUT, les syndicats étudiants pour défendre l’unification des luttes en faisant le lien entre les revendications immédiates et la lutte globale contre capitalisme.

Depuis 1998, SR construit une tendance marxiste à l’intérieur du PT (Parti des Travailleurs) lui même construit sur les bases de la vague de grève dans les années 70 et 80. Cependant son intervention ne se limitait pas au programme modéré du PT, qui s’adapte de plus en plus au système. Dès sa création le PT SR a défendu les positions combatives du PT et son orientation pour la lutte des classes et disait déjà qu’il fallait un parti des travailleurs basé sur un programme et des méthodes marxistes révolutionnaires. Aujourd’hui la majorité de la direction du PT a de fait abandonné la lutte pour la perspective socialiste, et considère les élections comme la principale façon, voire la seule, de changer la société.

Ce parti ne se contente pas seulement d’appliquer les ordres des impérialistes et du FMI, il devance leurs demandes. Aucune des revendications ouvrières et paysannes n’a été mise en place. Bien au contraire, la réforme des retraites du gouvernement Lula n’a rien a envier à celle de Raffarin ! Pourtant 80 députés sur 92 l’ont voté. C’est pourquoi nos camarades ont participé activement à la création d’un nouveau parti à la gauche du PT, le PSOL (cf ci-contre) un parti qui se prononce ouvertement pour le socialisme. Cela dans une situation où la section soeur de la LCR s’est abstenue lors des votes à l’ssemblée et n’a toujours pas quitté le gouvernement !

La section brésilienne du CIO a toujours été très active dans les luttes de la jeunesse. Elle a joué un rôle important dans le mouvement de masse qui a renversé le président Collor de Mello en 1992 et dans les grèves étudiantes en 1993 auxquelles 20 millions d’étudiants ont participé. SR a aussi été très investi dans les luttes contre les attaques du gouvernement Cardoso contre les lycéens des lycées techniques, et en 2000 a participé au comité de grève de l’université publique dans l’état de Sao Paulo.

Les jeunes membres de SR ont été très actifs dans le Mouvement des Sans Education (MSE), une organisation qui lutte pour le droit à l’éducation gratuite pour tous. MSE a par exemple organisé un camp devant l’université de Sao Paulo à la rentrée universitaire de septembre 2001 avec des dizaines d’étudiants qui s’étaient vu refuser l’inscription à l’université faute d’avoir réussi à l’examen de sélection d’entrée à l’université. Dans le même temps nous participions à l’organisation d’une tendance de gauche dans les syndicats étudiants.

Dans les syndicats nos camarades luttent contre les syndicats traitres comme ceux de Forca Sindical, qui prétendent parler au nom des travailleurs et agissent en collaboration avec les patrons. Dans la CUT ils militent activement pour renforcer l’opposition de gauche à la ligne des bureaucrates.

SR participe aussi aux élections. Nos camarades ont présenté des candidats à Sao Paulo et Cotia et ont soutenu des candidats d’extrême gauche lorsqu’ils étaient vraiment impliqués dans les luttes des travailleurs. Contrairement à la direction du PT ils ont toujours défendu le fait que les élus doivent être des porte parole des luttes des travailleurs et des jeunes, et ont toujours rejeté les alliances avec des candidats bourgeois. Notre ligne de conduite a toujours été de convaincre les travailleurs de compter sur leurs propres forces et non sur les élections.

Le lancement du P.SOL inaugure une nouvelle période dans la constuction des forces marxistes révolutionnaires au Brésil mais aussi pour toute l’Amérique latine, et SR a le programme et les forces militantes impliquées pour convaincre et organiser de plus en plus de travailleurs et de jeunes dans la lutte pour un vrai gouvernement ouvrier au Brésil et pour le socialisme.

Par Virginie Prégny