Pour une école sans discrimination !

Dès la rentrée 2004-2005, la loi interdisant les signes religieux à l’école est appliquée. Cette loi est raciste et sexiste puisqu’elle vise avant tout des jeunes filles musulmanes.

Article paru dans l’Egalité n°109

Mais en plus, on a pu voir qu’elle ne réglait absolument rien : la plupart des filles enlèvent le foulard avant d’entrer dans le lycée et le remettent après. Certains prétendaient que les filles qui portent le foulard sont des intégristes islamistes en puissance et qu’il faut protéger les autres lycéennes de leur influence. Or les filles continuent d’aller au lycée, sans leur foulard.

Certes, le voile signifie une soumission visible de la femme soit à Dieu soit à un père ou des frères, etc. Dans le premier cas, c’est un droit démocratique de la personne. Dans le second, il est évident que nous refusons qu’une fille porte le voile sous la contrainte. De même, nous refusons qu’elles soient obligée de le retirer. Si le voile peut apparaître comme un signe d’oppression, il ne l’est pas moins que les pubs sexistes.

Ce n’est certainement pas en excluant les filles de l’école, en les privant de l’accès à une certain niveau de connaissances, qu’on leur permettra de s’émanciper.

Si quelques milliers de filles se sont mises à porter le foulard, c’est avant tout pour se protéger de la montée du sexisme dans de nombreux  » quartiers « , dans les pubs, etc. et en réaction à la montée de l’islamophobie surtout suite aux attentats du 11 septembre 2001. C’est dans ce contexte là que s’explique l’augmentation du nombre de jeunes filles qui portent le foulard. Même si certaines pensent le faire par choix individuel, c’est surtout l’absence de véritables moyens pour combattre ces problèmes qui en est la cause.

Ce n’est pas au gouvernement de décider ce qu’on doit penser !

Porter le foulard est un droit démocratique, comme les autres croyances religieuses ou philosophiques ou les convictions politiques. Ce gouvernement ne cherche qu’à diviser les jeunes, les travailleurs, français ou immigrés, et à limiter nos droits pour mieux faire passer ses attaques. Derrière la pseudo-intégration, il y a l’oppression des cultures minoritaires.

La loi est finalement passée sans difficultés, malgré l’opposition d’organisations comme la GR, des associations ou de simples individus souvent réunis dans les collectifs « Droit à l’école pour toutes et tous « . Le manque de combativité de certains partis qui se prétendent du côté des travailleurs, voire le soutien apporté au gouvernement par certains d’entre eux (comme LO) y est pour beaucoup.

On a pu également remarquer que les principales organisations musulmanes, comme l’UOIF par exemple, ont accepté la loi dès qu’elle a été adoptée.

Enfin, la prise d’otage de deux journalistes en Irak, et la menace de leur exécution si la loi n’était pas retirée, a fini de convaincre les filles qu’il valait mieux le retirer que de passer pour des soutiens des terroristes comme notamment certains médias n’auraient pas manqué de le sous entendre.

La seule et unique façon d’éradiquer à la fois le racisme, l’oppression et l’influence de l’intégrisme religieux quels qu’ils soient est de se battre pour une société socialiste où les droits démocratiques de tous seront respectés, où l’école sera entièrement gratuite et accessible pour tous et toutes. Et c’est dans ce sens que la Gauche révolutionnaire continuera de se battre contre le racisme et les discriminations.

Par Fatima et Gigliola