Brésil : Fondation du P-SOL Vers un Nouveau Parti des Travailleurs

Après que le gouvernement Lula a fait la preuve qu’il avait choisi le camp de la bourgeoisie en menant une politique d’attaques anti-ouvrières et anti-populaires, de nombreux militants du PT (Parti des Travailleurs) brésilien, qui fait partie du gouvernement, ont choisi de rompre et de lancer une nouvelle organisation.

Article paru dans l’Egalité n°109

Le Parti des Travailleurs a montré sa faillite en soutenant la politique de Lula : attaques contre les retraites publiques, reniement des promesses aux travailleurs, aux pauvres, aux sans-terre – expulsés par ses troupes des terres qu’ils occupaient – , allégeance au FMI et autres institutions capitalistes internationales. En décembre 2003, plusieurs militants et parlementaires de la « gauche » du PT, dont nos camarades de Socialismo Revolucionario, avaient été exclus du parti. Ils décidaient donc de lancer un  » Mouvement pour un Nouveau Parti des Travailleurs « , puis ont décidé de créer cette nouvelle organisation, le Parti Socialisme et Liberté (P-SOL). Sa fondation a été décidée les 5 et 6 juin derniers par 750 délégués venus de 22 états brésiliens, représentant quelques 8 000 militants. La plupart avaient été à la tête de la lutte pour la défense des retraites face aux attaques du gouvernement Lula. Mais la création de ce parti n’est pas simple : ses militants doivent collecter 438 000 signatures pour officialiser son existence, comme l’exige la nouvelle loi adoptée par et au bénéfice des partis officiels existants.

Fondé en rupture avec la politique de trahison de Lula, le P-SOL s’affirme socialiste, et se fixe pour objectif de battre cette politique pro-capitaliste et néo-libérale en organisant la mobilisation de la classe ouvrière pour mettre en place un gouvernement basé sur la collectivisation de l’économie et de la société en fonction des besoins de tous.

Le programme du P-SOL se base en particulier sur :
– la défense des conditions de vie des travailleurs (augmentation des salaires, droit au travail, la terre à ceux qui veulent la travailler) ;
– l’opposition à la politique néo-libérale menée par le gouvernement Lula ;
– la rupture avec le FMI, l’ALCA (accords de libre-échange des Amériques) et la fin de la dette extérieure.

La tâche de ce nouveau parti des travailleurs est énorme et primordiale, car il s’agit d’organiser le combat de classe de la classe ouvrière brésilienne, d’abord en défense face aux attaques anti-ouvrières et anti-sociales contre le droit du travail, les droits syndicaux, le droit à l’éducation, l’aide sociale, attaques menées dans tous les domaines par Lula et son gouvernement, mais surtout pour constituer la seule alternative politique possible au Brésil, comme ailleurs, une organisation socialiste de la société. La Gauche Révolutionnaire, comme le CIO, salue la naissance de cette nouvelle organisation des travailleurs ; nos camarades brésiliens y militent activement pour en faire l’outil de lutte des travailleurs brésiliens contre le capitalisme, une organisation résolument socialiste.

Par Pascal Grimbert