Siemens : chantage à l’emploi et capitulation syndicale

En Allemagne, les dirigeants du syndicat IG Metall ont accepté le chantage de la direction du groupe Siemens. Celle-ci menaçait de délocaliser la fabrication des téléphones mobile et sans fil vers la Hongrie supprimant 2000 emplois dans les usines de Bocholt et Kamp-Linfort en Allemagne.

Article paru dans l’Egalité n°108

Les responsables syndicaux ont signé un accord qui prévoit pendant 2 ans que les travailleurs effectuent 40 heures payées 35, et perdent leurs primes de Noël et de vacance. En « échange », la direction s’engage à ne pas licencier… Cela représente un gain de 30% sur le dos des travailleurs pour Siemens !

Le PDG Heinrich von Pierer s’est évidemment déclaré satisfait. Des négociations similaires vont se poursuivre dans tout le groupe qui emploie 170 000 personnes en Allemagne. Il est évident que cela ne s’arrêtera pas aux frontières du pays et que cela ne se limitera pas au seul groupe Siemens.

Les délégués syndicaux prétendent que « la marge de manoeuvre est si faible qu’il n’y avait pas d’autre alternative ». La logique de ce genre de « syndicaliste » à la solde du patronat c’est de ne jamais gêner la direction de Siemens et de faire accepter aux travailleurs de se contenter de miettes. Et quand ils n’y a même plus de miettes, alors les travailleurs doivent accepter de se faire surexploiter au seul bénéfice des patrons. Car Siemens ne s’arrêtera pas là et la brêche a été ouverte dans laquelle de nombreuse entreprises peuvent s’engouffrer.

Contre un tel chantage, c’est par la grève, en organisant une lutte de tous les salariés du groupe (voire de la région ou du secteur), en préprarant le blocage du site qu’il faut riposter. Il y a une autre alternative que celle défendue par ces pseudo délégués syndicaux : redonner confiance aux travailleurs dans leur capacité à lutter, et à ne pas se laisser écraser par les patrons.