Les organisations de jeunesse luttent-elles réellement pour le retrait du CPE ?

Depuis quelques semaines, on revoit apparaître les organisations de jeunesse (UNEF, UNL, FIDL, UEC, JC…) autour de la lutte contre le CPE.

Article paru dans l’Egalité n°118

Comme l’année dernière, contre la loi Fillon, elles appellent à « se mobiliser ». Mais en réalité, elles n’organisent rien d’efficace pour qu’une vraie grève de la jeunesse se développe. L’année dernière après quelques jours de grève et un début d’extension de la grève, elles étaient allé négocier avec le ministre, affaiblissant ainsi la grève et amenant à sa défaite. En fin de compte on n’y a rien gagné…à part une grosse démoralisation et le sentiment partagé par beaucoup de lycéens de s’être démenés pour rien.

Aujourd’hui en apparence ces organisations mobilisent contre le CPE, mais dans les faits elles ne parlent pas de grève. Et surtout elles ne poussent pas à la structuration du mouvement nécessaire par des assemblées générales, comités de grève…, où l’on peut voter démocratiquement la grève et son déroulement, où chacun peut s’exprimer et renforcer le mouvement. En fait, elles ne le font pas car elles veulent contrôler le mouvement et garder leur place d’interlocuteur privilégié avec le gouvernement. Qu’elles se disent indépendantes ou apolitiques, elles défendent toutes les positions du PS (UNEF, UNL, FIDL) ou du PCF (UEC, JC), qui ne pensent qu’aux élections de 2007 et espèrent bien profiter de ce mouvement pour apparaître comme une alternative à Villepin-Sarkozy.

Pour gagner contre le CPE et stopper Villepin-Sarkozy, la jeunesse a besoin d’une organisation combative, indépendante des partis traditionnels comme le PS et le PCF. Une organisation qui informe et mobilise les jeunes et défende des modes de luttes combatifs et démocratiques (grève, piquets, occupations, assemblées générales, comités de grève). Il ne nous faut pas que des manifs avec de la musique, mais une grève organisée sérieusement sur chaque établissement et coordonnée au niveau local et national par des coordinations formées d’élus de chaque lycée, fac, CFA … en grève.

Mais cette lutte de la jeunesse doit aussi se lier avec les travailleurs, pour organiser une vraie grève des travailleurs et de la jeunesse, seul moyen de s’opposer efficacement au gouvernement et d’avoir une réelle chance de gagner. Une organisation de jeunesse combative s’adresserait aux organisations des travailleurs et aux travailleurs eux-même en lançant un appel clair à rejoindre la grève des jeunes.

Elle ferait campagne à une échelle de masse des lycées aux quartiers populaires pour lier les luttes actuelles aux autres questions (chômage, discrimination…).

Il est important de discuter dès aujourd’hui, dans nos luttes, de la nécessité d’une telle organisation combative pour la jeunesse. Une organisation anticapitaliste et qui se batte pour une alternative socialiste à ce système. Elle devrait permettre à la jeunesse de s’organiser de façon autonome des partis traditionnels pour participer et construire les luttes des travailleurs contre le gouvernement et contre le système capitaliste.

C’est une telle organisation révolutionnaire de masse qui permettrait à des milliers de jeunes de s’organiser pour lutter efficacement dans la perspective du socialisme. Elle permettrait également que la jeunesse prenne toute sa place dans la lutte pour un nouveau parti des travailleurs qui sera indépendant de tous ces politiciens qui gèrent le capitalisme et contribuent ainsi à la catastrophe sociale actuelle.

En attendant que la création d’un tel parti soit possible, la Gauche Révolutionnaire lance une campagne Résistance contre le capitalisme et le racisme (voir page 9). Ce n’est pas une organisation de jeunesse, ni le parti nécessaire aux travailleurs aujourd’hui. Mais c’est un cadre pour organiser les luttes aujourd’hui contre le gouvernement et ses attaques contre les travailleurs et les jeunes. Si tu veux lutter concrètement contre Villepin-Sarkozy : Rejoins-nous !

Par Virginie Prégny