La jeunesse : la flamme de la révolution

Il ne se passe pas une année en France sans qu’il y ait des mouvements de lutte dans la jeunesse. Souvent ces mouvements ne sont pas pris au sérieux voire considérés avec mépris. On entend souvent dire que les jeunes en lutte sont « manipulés » par on ne sait quelle force occulte. En même temps, l’image donnée de la jeunesse est souvent celle de la jeunesse petite bourgeoise des séries télé ou des émissions de télé-réalité. Il est clair que les classes dirigeantes, surtout en France, ont tout intérêt à ce que les jeunes ne se politisent pas et ne se mobilisent pas. Pourtant la jeunesse, qu’elle soit scolarisée ou non, a toujours été présente dans les grands mouvements de masse qui ont secoué la France.

Article paru dans l’Egalité n°108

La jeunesse n’est pas une classe sociale à part

La jeunesse a ceci de particulier qu’elle est à une charnière entre le milieu familial (plus ou moins protégé) et la vie active et indépendante. Sa nature a changé car aujourd’hui la majorité de la jeunesse est scolarisée, même si de plus en plus de lycéens et d’étudiants doivent travailler pour subvenir à leurs besoins, voire à ceux de leur famille. La jeunesse est donc une période de rupture. C’est pourquoi elle a tendance à plus facilement remettre en cause le système et les modèles établis que les travailleurs plus âgés. Cependant, on ne peut pas dire que les jeunes sont naturellement radicaux. Ils subissent les hauts et les bas de la conscience politique générale.

Si la jeunesse représente un groupe particulier de la société auquel les marxistes s’adressent de façon particulière, elle ne représente pas une classe sociale à part. En effet, on retrouve les mêmes groupes sociaux parmi la jeunesse que parmi la société dans son ensemble. Le mêmes divisions et inégalités de classe. Prenons le domaine de l’éducation, on se rend compte que seulement 10% des étudiants de 1ère année de fac sont issus de milieux ouvriers.

D’ailleurs, la jeunesse se politise quand la lutte des classes est plus importante. C’est ce qui se passait dans les années 60, 70 et 80. Ce sont les conditions de vie matérielles et la remontée de la lutte des classes qui ont radicalisé la jeunesse et l’ont fait se tourner vers les organisations politiques en masse. C’était déjà le cas lors de la révolution russe d’Octobre 1917, où l’âge moyen des militants du parti bolchevik était de moins de 18 ans. Il est vrai qu’à cette époque l’âge d’entrée dans la vie active était de 12 ans. Cela montre le rôle important que joue la jeunesse dans les mouvements de masse et dans les révolutions.

Actuellement le manque de combativité de la jeunesse et la faiblesse politique des derniers mouvements étudiants ou lycéens sont dus au vide politique qui suit les multiples trahisons des partis de gauche sensés représenter la classe ouvrière. La Jeunesse Communiste et le Mouvement des Jeunes Socialistes ont suivi la même voie que le PC et le PS. Ils ont abandonné la construction de syndicats étudiants de lutte, transformant l’UNEF (union des étudiants de France) en outil d’accompagnement des attaques gouvernementales, au lieu d’organiser les luttes. Cette évolution suit celle des syndicats comme la CFDT qui avalise la quasi-totalité des attaques libérales et de la CGT, dans une autre mesure, qui accepte quant à elle de participer et d’élaborer avec ceux qui attaquent les droits des travailleurs.

De plus, ces organisations limitent leurs campagnes à des sujets « pour les jeunes » : lutte contre les discriminations, pour l’environnement, contre la guerre…mais n’organisent jamais la convergence des luttes des travailleurs et des jeunes (sur la question des retraites ou de la Sécu par exemple).

Jeunes et travailleurs : luttons contre le capitalisme !

Dans les mouvements qui touchent la jeunesse en particulier (éducation principalement) la Gauche révolutionnaire intervient ouvertement en tant qu’organisation révolutionnaire. Nos militants s’investissent totalement dans la construction de la grève, sans jamais cacher leur appartenance et leurs analyses politiques. Lors des dernières grèves étudiantes et lycéennes, nous sommes intervenus en expliquant le fond politique des attaques en les mettant en relation avec les politiques globales des gouvernements et les volontés réelles des capitalistes, en France mais aussi en Europe. La « réforme » Ferry s’inscrit dans une logique bien plus globale que le changement structurel des diplômes (système 3/5/8, voir l’Egalité n° 107). Toutes les réformes structurelles ou pédagogiques faites à la fac ont pour objectif d’accroître la sélection sociale et rendre l’enseignement supérieur rentable. Pour réellement s’opposer à ces réformes, quelques manifestations et actions symboliques ne suffisent pas (même si elles étaient très massives). Les mouvements étudiants et lycéens ne peuvent avoir de chance de réussir que si ils ont conscience que leur combat contre le système capitaliste pour gagner doit être commun aux luttes des travailleurs. Mieux comprendre le système capitaliste pour mieux le combattre, organiser des campagnes contre les attaques : c’est ce que doivent faire tous ceux qui veulent réellement changer la société. C’est ce que nous nous proposons en tant que militants marxistes. C’est le seul moyen de rendre concrète la perspective socialiste comme alternative au capitalisme. Sur ces bases, nous nous adressons à l’ensemble de la jeunesse scolarisée ou non, dans les facs, les lycées dans les entreprises mais aussi dans les lieux publics.

A tout âge : s’organiser et militer pour en finir avec ce système pourri !

Il est faux de dire que « les jeunes ne s’intéressent pas à la politique ». Ils ne s’intéressent pas à la politique qu’ils voient (dans les médias ou ailleurs) tout comme leurs aînés. Mais la jeunesse actuelle a cela de particulier qu’elle est moins influencées par les partis traditionnels et de nombreux jeunes se demandent comment on peut changer ce système et ce qu’on peut mettre à la place. La Gauche révolutionnaire se bat contre le capitalisme pour un système socialiste. Un système où la production serait organisée et contrôlée par ceux qui travaillent, pas par une poignée de privilégiés. Nous sommes persuadés que la jeunesse jouera un rôle important dans les luttes nécessaires à l’établissement d’un tel système. Dès aujourd’hui les jeunes doivent s’organiser, militer, comprendre le système dans lequel on vit et agir pour ne pas laisser les capitalistes décider de notre avenir. La Gauche révolutionnaire est ouverte à tous ceux, jeunes et moins jeunes, qui veulent se battre contre ce système dès aujourd’hui. Contactez-nous et rejoignez-nous !

Par Virginie Prégny et Fatou Bah