La loi dite de « l’égalité des chances »

Emeutes en banlieue, 1 million d’enfants vivant sous le seuil de pauvreté européen (- de 750 euros), un taux de chômage qui explose en banlieue (50% et parfois plus)…

Article paru dans l’Egalité n°118

A la misère sociale et à la paupérisation d’une grande partie de sa population qui vit dans les « quartiers sensibles », le gouvernement Villepin répond une fois de plus par une loi baptisée d’un nom impropre, la loi dite de « l’égalité des chances ». Sous couvert de mettre au goût du jour la vieille devise républicaine de liberté, d’égalité et de fraternité écrite sur les frontons de nos mairies et de nos écoles, le gouvernement continue sa casse de la jeunesse et des travailleurs.

C’est toujours la même politique ultra libérale. La loi dite de l’égalité des chances est assez claire notamment avec des mesures-phare qui poussent loin les attaques contre l’ensemble de la population.

Pour les jeunes, c’est maintenant dès l’age de 14 ans qu’il sera possible de travailler (exit la loi sur l’interdiction du travail des jeunes), travail de nuit possible dès 15 ans, et flexibilité maximum avec le Contrat Première Embauche. Quel avenir alors pour un jeune si ce n’est un boulot ultra précaire avec comme seule possibilité que d’attendre un éventuel RMI à 26 ans ? Mais il n’y a plus de RMI, mais un RMA qui légalise un travail de 20 heures payé au montant du RMI. Cette loi attaque aussi les seniors avec la mise en place d’un contrat seniors qui incitera nos chères têtes grises à continuer à travailler après 65 ans pour avoir un complément retraite.

Le projet de loi dite de l’égalité des chances s’attaque à l’ensemble des droits acquis en terme d’aides sociales remettant notamment en cause les prestations familiales pour les familles d’enfants « délinquants ». Mesure d’exception préconisée par Eric Raoult, il est sûr que sans ces prestations la situation de nombreuses familles sera encore plus difficile, plus d’APL, d’aide au parent isolé ou d’autres prestations familiales supprimées. Ces attaques visent à mettre fin à la prise en charge collective, sous la forme de versement d’aides sociales, des besoins élémentaires des travailleurs et de leur famille pour se loger et se nourrir.

Avec l’allongement du temps de travail, la mise en place de contrat précaire, peu de gens auront une retraite complète et ils ont clairement prévu de nous faire travailler jusqu’à notre mort ! Loin de l’idée d’une droite sociale, avec ces mesures anti ouvrières c’est le retour « façon Vichy » au « travail, famille, patrie ». On revient à des conditions de vie et de travail du début du XXème. La société capitaliste actuelle nous dessine un monde où les enfants devront travailler de plus en plus jeunes, où les vieux ne cesseront pas de travailler et où la famille, quand bien même elle serait dans la précarité, est responsable d’avoir de « bons enfants qui ne poseront pas de problème ».

Par Arnaud Benoist et Gigliola Passalacqua