Israël bombarde Gaza après des semaines de répression contre les Palestiniens

Des semaines de répression et de brutalité par la police israélienne contre les rassemblements et les manifestations palestiniens à Jérusalem-Est ont abouti à une nouvelle escalade du conflit.

En avril, les forces de sécurité israéliennes ont érigé des barrières pour empêcher les Palestiniens de se rassembler à côté de la porte de Damas dans la vieille ville – des rassemblements qui sont habituels pendant le Ramadan. Cela a conduit à une flambée de protestations palestiniennes, qui s’est heurtée à une forte répression. Les manifestants ont pu célébrer une victoire lorsque les barrières ont ensuite été retirées.

Article initialement paru sur www.socialistworld.net le 12 mai 2021

Dans le même temps, il y a eu des manifestations contre les menaces d’expulsions de familles palestiniennes, assimilées à un « nettoyage ethnique », dans le quartier de Cheikh Jarrah, à proximité. La police et la sécurité israéliennes y ont également utilisé une brutalité épouvantable – notamment en utilisant des grenades assourdissantes – contre les manifestations de jeunes Palestiniens non armés.

Puis, le 10 mai, au milieu des provocations nationalistes de droite israéliennes – notamment en essayant d’organiser des commémorations de la « Journée de Jérusalem » qui « célèbrent » chaque année la prise de Jérusalem-Est en 1967 – la police a tiré des balles en caoutchouc, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes sur des centaines de Palestiniens dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa, causant de graves blessures.

Cette escalade révoltante – sur le troisième site le plus sacré de l’islam et au cours de la dernière semaine du Ramadan – a enflammé encore plus la colère à Jérusalem-Est, en Cisjordanie, à Gaza et au-delà.

En réponse, les forces de droite du Hamas et d’autres milices palestiniennes ont tiré une nouvelle salve de roquettes et lancé des ballons incendiaires sur Israël. C’était l’« excuse » du gouvernement israélien par intérim de Benjamin Netanyahou pour lancer des frappes de missiles high-tech sur Gaza, qui ont massacré plus de 20 personnes, dont des enfants [à l’heure où ses lignes ont été écrites, c’est-à-dire le 12 mai].

Les autorités israéliennes ont attribué certains de ces décès à un tir raté présumé d’une roquette du Hamas. Bien que cela ne puisse être écarté, peu y croiront, compte tenu de la disparité massive entre la puissance de feu militaire d’Israël et les roquettes artisanales du Hamas, et aussi quand on se rappelle le terrible bilan des Palestiniens morts lors des guerres précédentes à Gaza.

Netanyahou

Un élément de contexte significatif de ces événements est l’incapacité de Netanyahou à former un nouveau gouvernement de coalition après avoir échoué à obtenir une majorité quatre fois de suite aux élections législatives israéliennes. Son parti, le Likoud, et ses partis alliés de droite et d’extrême-droite n’hésitent pas à déstabiliser les relations nationales dans le but de pouvoir se faire passer pour les plus fervents défenseurs de la « loi et de l’ordre ».

Par exemple, le 10 mai, le chef du parti sioniste religieux, Bezalel Smotrich, s’est rendu dans le quartier Cheikh Jarrah, une pure provocation, et a appelé à des mesures encore plus sévères contre les manifestants palestiniens. Il a dit de manière explicite : « Nous devons former un gouvernement stable qui clarifiera qui est en charge de l’État d’Israël. »

Que ce cycle de conflit s’apaise ou non pendant un certain temps ou s’intensifie encore, la colère parmi la jeunesse palestinienne restera vive et d’autres explosions sont inévitables.

Outre l’occupation militaire brutale, les jeunes Palestiniens souffrent souffrent de niveaux élevés de chômage, de pauvreté et de manque de services. Aucun des partis pro-capitalistes palestiniens ne peut améliorer leur vie à tous ces égards, et encore moins y mettre fin. Et la soi-disant « communauté internationale » des puissances capitalistes a également montré son incapacité à trouver une solution.

Socialisme

Les roquettes et les attaques « terroristes » individuelles montrent le désespoir, mais ne sont pas la réponse. Ils ne font que renforcer la répression et aliéner la classe ouvrière juive israélienne, qui doit être gagnée à une solution authentiquement socialiste avec des droits nationaux et des conditions de vie décentes des deux côtés du conflit.

La sécurité de la population juive ne sera pas assurée par des moyens militaires, pas plus qu’elle ne sera obtenue en cherchant une autre solution auprès de l’une des nombreuses espèces de politiciens israéliens pro-capitalistes. Les travailleurs juifs israéliens – avec les Palestiniens parmi lesquels ils vivent et travaillent – devront construire leur propre parti, complètement indépendant des intérêts capitalistes.

Pour les Palestiniens des territoires occupés, une tâche urgente est le développement de comités locaux démocratiquement dirigés pour organiser des actions et se défendre. Ils ne peuvent pas se tourner vers le Fatah ou le Hamas, ni l’un ni l’autre n’ont de solution. Ces comités pourraient s’appuyer sur les récents succès obtenus par les manifestations de masse – les deux derniers étant le report d’une audience au tribunal qui poursuivait les expulsions de domicile et l’annulation de la marche de la « Journée de Jérusalem » qui devait traverser la vieille ville.

Des comités démocratiques, se coordonnant les uns aux autres, seraient des étapes préliminaires importantes vers la construction d’un parti de masse, indépendant et dirigé par la classe ouvrière dans les régions palestiniennes.

Avec des partis de travailleurs, palestinien et israélien, l’adoption d’un programme pour une Palestine socialiste aux côtés d’un Israël socialiste – dans le cadre d’une confédération socialiste du Moyen-Orient – pourrait mettre un terme au cauchemar capitaliste de cycles de mort et de destruction.

Stop aux frappes de missiles de l’armée israélienne sur Gaza!

  • Stop à la force brutale contre les Palestiniens qui défendent leurs foyers et leurs sites religieux!
  • Stop aux expulsions de familles palestiniennes de leurs maisons
  • Pour des comités d’action et de défense démocratiquement organisés dans les communautés palestiniennes
  • Pour le retrait immédiat de l’armée israélienne des territoires occupés
  • Pour une lutte de masse des Palestiniens, sous leur propre contrôle démocratique, pour lutter pour une véritable libération nationale
  • Pour des organisations de travailleurs indépendantes en Palestine et en Israël
  • Pour un État palestinien socialiste indépendant et démocratique, aux côtés d’un Israël socialiste démocratique, avec deux capitales à Jérusalem et des droits démocratiques garantis pour toutes les populations, dans le cadre de la lutte pour un Moyen-Orient socialiste