Israël-Palestine : la fin du rêve d’un Etat pour les Palestiniens ?

Dès qu’il est revenu de sa tournée triomphale aux USA, Sharon s’est décidé à assassiner les leaders du Hamas : Yacine, puis Rantisi. Il a édité un pseudo-plan de paix, qui prévoyait un retrait partiel de Gaza.

Article paru dans l’Egalité n°107

D’un coté Sharon pouvait paraître assez dur pour son propre camp, de l’autre il montrait qu’il cherche une solution. Quand bien même ce plan aurait été adopté et appliqué, comportant pour la première fois des destructions de colonies, il maintenait en place 400 000 colons.

L’assassinat des chefs du Hamas va conduire à plus de soutien pour cette organisation, d’autant plus qu’une fois de plus l’autorité palestinienne dirigée par Arafat s’est montrée incapable de faire quoi que ce soit, tandis que ceux du Hamas n’apparaissent pas aussi corrompus et n’ont pas abandonné la résistance armée.

Une crise qui s’étend

Le soutien intégral de Bush à cette politique tient au fait qu’une diversion est nécessaire par rapport à l’Irak mais également au besoin non loin des élections présidentielles de rallier l’électorat juif conservateur aux USA. Sharon se sert du soutien de Bush à des fins internes, pour rassurer les capitalistes israéliens.

Mais le contraire risque de se produire, ce qui inquiète les classes dirigeantes à travers le monde. L’embrasement du moyen Orient continue, et le conflit peut s’exporter à tout moment dans de nombreux pays.

Et l’Intifada palestinienne ?

Le peuple palestinien n’a pas arrêté de vouloir lutter. Mais ils sont retenus par les dirigeants qui passent leur temps à chercher des négociations avec les représentants capitalistes en Israël et dans le monde, négociations qui finissent toujours par trahir leurs intérêts, et par des dirigeants de milices armées qui utilisent une stratégie condamnée à l’échec d’actions armées secrètes individuelles ou en petits groupes.

L’Intifada a besoin de se redévelopper en mouvement de masse démocratique, impliquant tous les Palestiniens des territoires dans les décisions et l’organisation de leur défense contre les attaques brutales des forces armées israéliennes.

Un des aspects vitaux d’une telle orientation serait l’appel à la classe ouvrière israélienne qui est elle-même prise dans le cauchemar de la violence et de la guerre. 30% des enfants israéliens vivent dans la pauvreté, et ni Sharon ni les politiciens d’aucun parti capitaliste ne vont apporter de solution à cela.

Aucun des problèmes n’est résoluble tant que demeure le capitalisme. Un Etat palestinien, tout en étant un droit fondamental pour ce peuple, ne sera, sous le capitalisme, qu’un vaste camp de réfugiés entouré de l’armée israélienne.

La construction de forces authentiquement socialistes et internationalistes des deux cotés de la division nationale est essentielle, pour poser les bases pour le renversement du capitalisme dans la région, et la construction d’une Palestine socialiste et d’un Israël socialiste, dans une confédération socialiste du Moyen Orient.