Depuis le début de l’Intifada, en septembre 2000, des dizaines de milliers de familles des territoires sont privées de ressources.
Article paru dans l’Egalité n°96
Depuis une quinzaine de jours, les chômeurs de Gaza manifestent leur révolte contre l’Autorité palestinienne. La fermeture du marché du travail israélien, par le bouclage des territoires, a mis beaucoup de familles en situation d’extrême misère. Les Palestiniens travaillant du côté israélien se sont trouvés sans aucun emploi et sans espoir d’en trouver. Dans la bande de Gaza, le chômage est supérieur à la moyenne des Territoires autonomes et dépasserait même les 60 % de la population active.
Privés du jour au lendemain de travail, ces salariés n’ont plus rien pour subvenir aux besoins de leur famille. Leur pays est ravagé par une guerre menée par l’Etat sioniste d’Israël aidé par la plus grande puissance impérialiste mondiale – les Etats Unis. Ces populations n’ont plus que la possibilité de manifester leur colère devant les portes des institutions de l’Autorité palestinienne.
Ils revendiquent le droit de travailler et non de mendier. Car certaines familles ne savent même plus comment faire pour payer l’eau et l’électricité, devenus inabordables depuis que l’autorité palestinienne présidée par Arafat les a cédées à des grands groupes privés (Vivendi et autres pour l’eau) au détriment de son propre peuple et au profit des intérêts des capitalistes. Ces politiciens corrompus n’ont que faire des Palestiniens ; ils ne pensent qu’à leurs biens personnels en signant des accords n’importe comment.
La disparition soudaine des fonds débloqués dans une campagne mondiale de soutien ne fait que renforcer la colère des Palestiniens contre une clique au pouvoir qui ne cesse de multiplier les cas de corruption. Ainsi, si Arafat ne s’est déplacé à Jenine, après la répression meurtrière de l’armée israélienne, qu’en hélicoptère, c’est de crainte de devoir se confronter au mécontentement des masses palestiniennes.
Mais où sont les syndicats ?
Les chômeurs de Gaza sont bien seuls. Les syndicats sont contrôlés par le Fatah, organisation très proche d’Arafat, dont certains membres comme beaucoup de groupes islamistes utilisent la cause palestinienne pour commettre des actions meurtrières en Israël. Ceci ne fait qu’encourager Sharon dans sa lutte oppressive contre le peuple palestinien et discrédite les organisations de défense du peuple palestinien.
Les travailleurs palestiniens ne peuvent compter que sur leurs luttes et non sur les attentats contre les civils. Face à la domination de l’Etat d’Israël et la corruption de la direction palestinienne, c’est en essayant de construire l’union avec les travailleurs israéliens (victimes de la politique ultralibérale de Sharon) qu’ils pourront en finir avec l’oppression et la guerre générées par le capitalisme.
Par Aïssata Konté