Turquie : covid, répression et gouvernement mafieux

Avec un taux de contamination très élevé et une incapacité à gérer la crise sanitaire, le gouvernement avait décidé fin avril un confinement strict jusqu’au 17 mai pour réduire le nombre de cas à moins de 5000 par jour.

L’AKP incapable de gérer le Covid-19

En plein mois de ramadan, des milliers de lieux de travail, boutiques, restaurants, bars, cafés, ont fermé sans aucun chômage partiel ni plan pour aider les travailleurs à subvenir à leurs besoins. Encore une fois, les plus précaires ont subi et continuent de subir les mesures répressives et pro-capitalistes du gouvernement de l’AKP.

La campagne de vaccination va également dans ce sens puisque seules les personnes au pouvoir, ou proches de lui, se font vacciner avec le vaccin Pfizer, tandis que le reste de la population a droit aux vaccins russe (Spoutnik) et chinois (Sinopharm), moins chers et moins efficace pour ce dernier.

Toutes ces décisions traduisent l’incapacité du gouvernement à gérer la crise sanitaire et surtout la crise économique avec un chômage de masse, une inflation sur les aliments de première nécessité, mais aussi l’eau, le gaz, l’électricité et une dévaluation de la monnaie qui n’arrête pas de s’aggraver.

Ces mesures ont donné lieux à des contestations et des mouvements de grève notamment les ouvriers du transport maritime (LIMTER – IS) ou encore des travailleurs indépendants de bars/cafés, avec des pancartes affichant des slogans tels que « la faim à la maison, la contamination au travail » ou encore « la grève pour le chômage partiel, le 1er mai le droit de vivre ».

Dans le même temps, profitant du ramadan, Erdoğan a interdit la vente d’alcool pendant le confinement de 3 semaines, soi-disant en lien avec les autres mesures sanitaires… Cette décision a suscité de fortes réactions, avec notamment le hashtag « alkolümedokunma » (« Touche pas à mon alcool ») sur les réseaux sociaux. De nombreuses personnes ont dénoncé les intentions du pouvoir turc d’utiliser la situation pour avancer vers « une application de la Charia » (une version intégriste des préceptes musulmans).

C’est dans ce contexte que les travailleurs ont « fêté » le 1er mai, qui évidemment était interdit, et qui a donné lieu à de multiples arrestations, une forte répression et des violences policières.

Par Nazim, article paru dans l’Egalité n°205

Manifestation du 1er mai à Istanbul. On compte plus de 220 arrestations en plus de la répression