La radicalisation des travailleurs et des jeunes, la colère énorme contre la politique de Schröder se sont traduit dans les manifestations puissantes le 3 avril (300.000 à Berlin, 120.000 à Stuttgart, 100.000 à Cologne).
Article paru dans l’Egalité n°107
Mais cela s’exprime aussi dans la création de deux initiatives pour une alternative politique début mars. Une initiative (“Pour l’emploi et la justice sociale”) était créée par des dirigeants régionaux du syndicat IG Metall et l’autre (“Alternative électorale 2006”) par des représentants du syndicat Verdi (syndicat du service publique). Sans avoir popularisé l’idée d’une alternative politique les deux initiatives connaissent un grand écho : elles ont déjà quelques milliers des soutiens et des centaines de milliers ont visité leurs sites internet. La première initiative a projeté la fondation des groupes régionaux dans plus de 50 villes. Un débat intense parmi les syndicalistes et militants politiques de gauche a commencé concernant le programme et l’orientation de ce nouveau parti potentiel et les médias en parlent presque tous les jours. Le 6 juin un congrès national des deux initiatives va avoir lieu à Berlin et plus de 1000 participants sont attendus.
Quelle orientation pour ce nouveau parti ?
Ceux qui sont à l’origine des initiatives (en grande partie membres ou ex-membres du SPD) hésitent à réellement se couper du SPD de Schröder en fondant un nouveau parti. Au niveau programmatique ils sont en faveur d’un capitalisme plus humain, d’une gestion plus sociale du système. Pour l’instant, ils ne veulent pas vraiment ouvrir les débats sur le programme à tous les intéressés et ils s’orientent uniquement vers les législatives prochaines. L’Alternative Socialiste (SAV), organisation sœur de la Gauche Révolutionnaire, intervient concrètement dans ce processus. Elle propose que les structures soient ouvertes, que le programme soit discuté largement et que ce futur nouveau parti soit celui des travailleurs et des jeunes. Pour SAV, un parti combatif est nécessaire qui peut soutenir et initier des luttes contre le patronat et son gouvernement. Sur cette base un tel parti peut présenter une vraie alternative pour les législatives en 2006. La classe ouvrière n’a pas besoin d’un retour au SPD des années 90, mais d’un parti démocratique et combatif avec un programme socialiste.
Par Pascal Grimbert