Plus d’une semaine de grève lycéenne à Noisy-le-Grand

Au lycée Flora Tristan de Noisy-le-Grand (93), les lycéens et lycéennes, en particulier de première et de terminale, sont en grève. Ce qui a déclenché cette lutte et fait exploser la colère, c’est la volonté du ministre Blanquer d’imposer les épreuves du Bac aux lycéens – alors qu’ils ont subi deux confinements, et raté à peu près la moitié de leurs cours cette année !

Le blocage filtrant du lycée dure depuis le lundi 3 mai. Une lycéenne nous a dit : « Blanquer ne nous écoute pas, toutes ses réformes, il les fait sans nous avoir jamais consultés. Et là une semaine et il ne nous a toujours rien dit. Par contre il trouve le temps d’interdire l’écriture inclusive et aussi de changer la taille des médailles !1 Chacun ses priorités ! ».

Comme l’ont dit les lycéens dans le communiqué qu’ils ont écrit et affiché : « en l’espace de trois jours, nous avons réussi à obtenir des aménagements quant à certaines épreuves, mais cela n’est pas suffisant. Encore une fois, c’est sans nous consulter que le gouvernement nous impose ses décisions, et ses actions paraissent avoir pour unique but de faire taire les lycéens et lycéennes plutôt que de leur manifester un véritable soutien ». Il est clair que Blanquer n’en a rien à faire des lycéens et de leur avenir !

Le Bac n’était que l’étincelle

Le problème des épreuves du Bac n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les lycéennes et lycéens sont en colère contre Blanquer et toutes ses mesures. Les conditions d’étudesne cessent de se dégrader, avec un nombre insuffisant de profs et de personnel (surveillants, nettoyage, etc) et, surtout, zéro moyen supplémentaire depuis le début de la pandémie.

Les élèves de CAP se sentent abandonnés : alors que leur stage constitue presque la moitié de leurs études, de très nombreux élèves n’ont pas pu en obtenir avec le Covid. Au lycée Cugnot de Neuilly-sur-Marne, un élève en CAP Carrosserie : « Le proviseur a dépensé 16 000 € pour installer des fleurs, mais le lycée n’a pas de moyen pour acheter le matériel nécessaire à nos réalisations scolaires de fin d’études ! » Le manque de moyens est partout.

Avec Parcoursup, une sélection terrible a été mise en place et pourrit la possibilité de milliers de jeunes d’accéder à des études supérieures. En particulier aux jeunes de banlieue, car le lycée d’origine est pris en compte dans le dossier ! « Même notre nom de famille peut être pris en compte, du coup si on est d’origine africaine, asiatique ou autre, on peut avoir de la discrimination raciste ». Blanquer peut parler d’égalité des chances ! Personne ne croit à ses mensonges.

Comme le disent les lycéens « On se bat pour notre avenir en fait ». Les militant-es de la Gauche Révolutionnaire se battent aux côtés des lycéens qui luttent et exigent avec eux :

  • la suppression des épreuves du baccalauréat général et Pro, et des BTS, en 2021
  • l’embauche massive de professeurs et personnels éducatif
  • l’amélioration des conditions d’étude avec 20 élèves par classe maxi
  • la suppression de Parcoursup et de toutes les mesures injustes de sélection !

« Lycéens déter, faisons plier Blanquer ! »

Pour faire plier Blanquer-le-sourdingue, il faudra une lutte massive de tous les lycéens, qu’ils soient en général ou en Pro, soutenue par les personnels de l’éducation et leurs syndicats, car eux aussi sont concernés par le manque de moyens !

Pour rassembler leurs causes, les lycéens devraient tenir des réunions ou des Assemblées générales de lycéens, pour discuter toutes et tous ensemble de la lutte, de comment la développer, des revendications et pour pouvoir prendre des décisions collectivement. Des manifestations lycéennes pourraient être organisées dans les villes pour aider à visibiliser et construire la lutte – comme ont prévu de le faire les lycéens de Flora Tristan mercredi 19 mai.

Luttons pour un vrai avenir pour tous les jeunes ! Assez de Macron-Blanquer et de ce gouvernement qui ne pense qu’aux super-riches et pas à l’Éducation ! Luttons pour une société démocratique, tolérante et égalitaire : rejoins-nous pour lutter pour le socialisme !

Cécile

1Le 5 mai, Blanquer a modifié la taille des palmes académiques, qui est une décoration pour certains personnels de l’éducation nationale « La taille de la médaille du grade de chevalier est portée à 35 millimètres, au lieu de 30, la taille du ruban est quant à elle portée à 37 millimètres au lieu de 11 millimètres pour les chevaliers et de 22 millimètres pour les officiers. » En effet, une mesure qui va changer la vie des lycéens !!