Solidarité internationale avec le soulèvement des travailleurs et la jeunesse de Colombie !

Socialismo Revolucionario (Chili) et le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO/CIT, organisation internationale à laquelle la Gauche Révolutionnaire appartient) déclarent son soutien et sa solidarité avec le soulèvement social des travailleurs et des jeunes de Colombie. Nous condamnons le gouvernement d’Iván Duque qui a déclenché le terrorisme d’État contre son peuple qui exerce son droit légitime à manifester, qui est formellement autorisé par la Constitution et les lois de la Colombie. L’Etat colombien a montré qu’il n’était rien de plus qu’un appareil criminel, un narco-Etat qui n’hésite pas à massacrer son peuple.

Le gouvernement d’Iván Duque, en fonction depuis 2018, a introduit des contre-réformes juridiques réactionnaires, comme celle de la santé, qui ouvre la voie sa privatisation. Il a soutenu ou été complice de violations des droits de l’Homme, de violations des accords de paix entre le gouvernement national et les FARC-EP, la poursuite des massacres et assassinats de dirigeants de mouvements sociaux, l’annonce du retour des fumigations au glyphosate, de l’augmentation de la violence dans le pays et l’achat d’armement, y compris des avions de combat et des chars, pour la police mobile anti-émeute qui est détestée.

Le traitement désastreux de la pandémie de coronavirus par le gouvernement réactionnaire de Duque a conduit les travailleurs colombiens à une situation catastrophique sur le plan sanitaire et social. Il y a maintenant un nouveau pic (ou une nouvelle vague) de la pandémie, avec plus de 2 900 000 cas et plus de 76 000 décès à ce jour.

Au milieu de la crise, la pauvreté et le désespoir frappent durement la population. Selon la Direction nationale des statistiques de Colombie, le chômage dépasse 20% dans de nombreuses régions et 2,3 millions de ménages ne peuvent se permettre que deux repas par jour. La pauvreté dans la capitale Bógota a triplé en douze mois !

Mais ce qui a finalement brisé la patience des travailleurs, c’est la proposition de réforme fiscale qui a augmenté les taxes régressives, comme la TVA, qui s’applique aux biens de consommation, supprimant les exonérations pour les biens de première nécessité. C’est une attaque directe aggravant la détérioration des conditions de vie de la population.

Manifestation de masse, 1er mai, Colombie (Photo : Remux/Wikimedia Commons)

Vague révolutionnaire

La réponse aux attaques du gouvernement a été l’appel du Comité national de grève à une grève nationale illimitée et la manifestation devant commencer le 28 avril. Depuis ce jour, la Colombie a connu une mobilisation générale et immense, à la tête de laquelle se trouvent les courageux jeunes des rues. Ils ont répondu à l’appel des organisations syndicales, paysannes, indigènes et étudiantes regroupées au sein du Comité national de grève.

Le 27 avril, les organisations paysannes se sont mobilisées contre l’utilisation du glyphosate sur les cultures, qui est toxique et cancérigène. La rébellion s’est rapidement répandue dans tout le pays, avec des manifestations de masse et des grèves dans certains secteurs, bloquant les routes. Ces mobilisations se sont poursuivies malgré la militarisation et la répression criminelle ordonnée par le président Duque. Le dimanche 2 mai, la mobilisation populaire a remporté sa première victoire, la réforme fiscale a été retirée et le ministre des Travaux publics a été contraint de démissionner.

La réponse de l’Etat et du gouvernement Duque a été la militarisation du pays et la répression meurtrière contre les marches et les manifestations légitimes. Le terrorisme d’État contre les manifestants s’est déchaîné. La police et l’armée tirent à balles réelles contre des personnes non armées et ont déployé des chars et des hélicoptères contre des manifestants dans les rues. Plus de trente personnes ont été tuées et des centaines arrêtées [au moment où ont été écrites ces lignes]. Cette révolte héroïque fait partie d’une vague révolutionnaire qui secoue tout le continent.

Socialisme Revolucionario (Chili) et le Comité pour une Internationale des Travailleurs, nous sommes solidaires des syndicats et des organisations sociales du Comité National contre le Chômage qui ont organisé la manifestation.

  • Nous affirmons que le peuple a le droit légitime de se défendre contre la violence terroriste de l’État
  • Nous soutenons les travailleurs et les jeunes dans les quartiers et leurs communautés en créant des comités d’action pour coordonner et organiser la lutte
  • Pour la construction d’un parti de masse de la classe ouvrière et des pauvres
  • Pour un gouvernement d’ouvriers, de paysans et d’indigènes, qui ouvrira la voie à une société socialiste, pour la liberté, l’égalité sociale et le respect de la vie
  • Pour des procès et condamnations des coupables des massacres et de la répression
  • Virons Duque et son gouvernement capitaliste meurtrier !