Ce 1er septembre, le groupe Accor et d’autres multinationales de l’hôtellerie rouvraient leur portes, fermées suite à la crise sanitaire. Les femmes de chambre de l’hôtel Ibis-Batignolles étaient au rendez-vous : depuis près de 14 mois de grève, elles luttent contre la sous-traitance au travers de laquelle le leader européen de l’hôtellerie les exploite sur ce qui est son cœur de métier : l’accueil, dans des chambres impeccables.
La revendication des grévistes est claire et forte: internalisation des travailleuses et travailleurs au personnel de l’hôtel puisque le sous-traitant, le voyou STN, refuse de répondre à leur revendications sur l’augmentation des salaires et la baisse des cadences.
Rachel, une des dirigeante de la lutte, le pointe clairement: « Sans nous, sans le travail des femmes de chambre, leurs hôtels ne peuvent pas fonctionner. Sans nous, ces milliardaires ne sont rien ! ». Au devant de la lutte pour toutes les travailleuses et travailleurs de l’hôtellerie et de la sous-traitance, les grévistes sont déterminées et vont continuer jusqu’à la victoire.
Pour soutenir les grévistes et exiger avec elles leur embauche directe par l’hôtel, un grand rassemblement aura lieu ce mardi 8 septembre, à 12h devant la tour du siège d’Accor, 21bis Rue Bara à Issy-les-Moulineaux. Jeudi 17 septembre, elle participeront à la manifestation intersyndicale et interprofessionnelle
La solidarité inter-professionnelle et inter-syndicale
Claude Lévy, de la CGT HPE (Hôtels de Prestige et Économique), a rappelé que le secteur est frappé de plein fouet par une vague de licenciements qui viennent d’être annoncés. Notamment 1000 postes par Accor. Des luttes devront avoir lieu pour résister à cette nouvelle saignée.
Le 1er septembre, un rassemblement a eu lieu devant l’hôtel, auquel la Gauche Révolutionnaire a participé, comme depuis un an et demi, où de nombreux syndicalistes ont pu prendre la parole en solidarité :
Man, une postière de « Solidaires PTT 92 » a rappelé toute la violence du chronométrage des tâches, infligé aux femmes de chambres qui doivent enchaîner les lits en quelques minutes, sinon secondes, comme les facteurs qui ont 1 min 30 pour porter un recommandé…
Un ancien délégué de Sud Rail a évoqué la lutte fondatrice des femmes de chambres du sous-traitant Arcade, en 2002-2003. Déjà contre le groupe Accor qui, presque 17 ans plus tôt, exigeait illégalement le travail à la tâche (paiement à la chambre, au lieu du temps de travail effectué). Il avait fallu 13 mois de lutte aux femmes de chambre pour que Accor s’engage à les internaliser. À l’époque, les militants syndicaux firent le tour des hôtels de France, d’Italie et d’Allemagne pour combattre la sous-traitance. Il a lancé un appel à multiplier les actions contre tous les hôtels du groupe Accor, quels qu’ils soient. Il faut attaquer là où ça fait mal : leurs profits.
Étaient aussi venus en soutien des camarades syndicalistes de la SNCF et de la RATP. Eric Bezou, syndicaliste révoqué de la SNCF, a dénoncé la violence de la sous-traitance du nettoyage à la SNCF: en 2004, à Magenta, un salarié du nettoyage ferroviaire est mot par électrisation. En février 2015, un autre salarié du nettoyage est mort à St-Lazare. Absence de formation, absence de prévention des risques… Ces entreprises vautours de la sous-traitance sont prêtes à tout pour maximiser leurs profits.
Des mots forts de solidarité ont aussi été apporté par Ahmed Berrahal de la CGT RATP Bus, dénonçant le racisme et pour un vrai salaire permettant aux femmes de chambres de vivre dignement. Il a évoqué les travailleuses du sous-traitant Elior, qui sont envoyées faire le nettoyage des bus dans des conditions très difficiles.
Depuis mars, les licenciements frappent particulièrement les secteurs du bâtiment, de l’hôtellerie, de la restauration et du commerce. La sous-traitance, les contrats précaires, la sur-exploitation des travailleuses et des travailleurs d’origine immigrée y sont très fréquentes. La Gauche Révolutionnaire pense que les centrales syndicales à doivent commencer une campagne contre les licenciements pour mobiliser les travailleurs et élargir la lutte à tous les secteurs.
Contre la sous-traitance et les licenciements, c’est nous, travailleur-se-s de tout sexes, origines et religions confondus, qui allons y les combattre, tout ensemble mobilisés en lutte.
Par Jonathan