Grande-Bretagne : Campagne pour un nouveau parti des travailleurs

Nos camarades du Socialist Party viennent de lancer en Grande-Bretagne une campagne pour un nouveau parti des travailleurs (CNWP : Campaign for a New Workers’ Party). Ce nouveau parti est un objectif qu’ils défendent depuis 1995. Le besoin d’un tel parti existe dans tous les autres pays. Cette campagne rencontre un réel écho auprès des syndicalistes et de tous les militants qui pensent que le new Labour de Blair ne peut rien offrir aux travailleurs. Les militants du Socialist Party multiplient les meetings, rencontres et conférences, en particulier auprès des différents syndicats, afin d’obtenir un maximum de signataires pour cette campagne.

Article paru dans l’Egalité n°118

Un débat qui implique des dirigeants syndicaux

Par exemple, une grande conférence a été organisée par le RMT (syndicat des travailleurs du transport, du rail et de la navigation) sur la représentation politique des travailleurs. Le dirigeant de ce syndicat, Bob Crow a même déclaré que quiconque pense que les travailleurs peuvent se réapproprier le Labour se doit d’expliquer comment. Même si ces dirigeants ne sont pas prêts à poser les bases de ce nouveau parti, c’est la première fois qu’un syndicat pose au niveau national la question d’une représentation politique de la classe ouvrière, alternative au Labour Party. Beaucoup de travailleurs ont déjà signé l’appel, en particulier des membres du Public and Commercial Services Union (PCS) sur leurs piquets de grève, mais aussi neuf membres de la direction de la National Association of Teachers in Further and Higher Education (NATFHE). Comme le dit un des signataires : « la raison pour laquelle j’ai signé est simple : le fait que j’étais un fervent soutien du New Labour, mais que j’ai réalisé comment ils avaient des projets dignes des conservateurs sur la privatisation de la santé, des transports et des services publics, des écoles, etc. Nous avons besoin d’un parti avec des valeurs socialistes pour lequel seul la propriété publique peut mettre en œuvre les services de santé, les écoles les transports et autre services publics « . Ou encore : « lors des prochaines élections législatives, la politique du New Labour ne sera pas différente des autres principaux partis ». Ces commentaires sont d’un membre du TGWU (Transport and General Workers’ Union) et d’un attaché d’un élu du Labour Party. Tous deux faisaient parti du Labour et cherchent maintenant une autre réponse politique.

Le Socialist Party au premier plan sur cette question

Ces quelques exemples montrent le potentiel qui existe pour ce nouveau parti des travailleurs. Le fait que nous défendions la révocabilité des élus qui doivent rendre des comptes nous différencie d’autres organisations comme Respect. Cette coalition, montée notamment par le SWP, a un fonctionnement très peu démocratique. Et l’objectif central de Respect n’est pas de construire un véritable parti des travailleurs luttant pour le socialisme.

Pour le Socialist party, la question d’un nouveau parti des travailleurs est centrale. Un tel parti permettrai aujourd’hui à la classe ouvrière britannique de réellement lutter contre la politique de Blair et l’inertie des directions de nombreux syndicats. Car la classe ouvrière fait face à une crise non seulement liée à l’absence de direction politique mais également à la disparition de sa propre organisation indépendante.

La prochaine étape importante pour cette campagne sera la conférence tenue à Londres le 19 mars prochain, qui devra donner encore plus d’ampleur à ce mouvement, dans un contexte où les attaques du gouvernement Blair continuent et où les luttes se multiplient à travers le pays.