CGT : un congrès pour rien ?

Quelles perspectives se dégagent en effet pour cette confédération à l’horizon de son congrès ? La dérive « droitière » de sa direction n’est plus à démontrer avec l’adhésion à la CES (Confédération Européenne des Syndicats, qui était pour la constitution européenne par exemple…), son attitude durant les luttes de 2003 ou les journées d’action de 2005… L’équipe de Bernard Thibaut réussit progressivement à faire évoluer la CGT vers la cogestion, la collaboration avec le patronat et le gouvernement.

Article paru dans l’Egalité n°118

Mais, régulièrement, les militants de la CGT démontrent par les luttes qu’ils organisent que ce n’est pas la voie qu’ils souhaitent, que ce soit dans le public ou dans le privé. Pour beaucoup, la lutte des classes a clairement une signification et une réalité. La confédération manque à l’évidence d’une alternative à la direction actuelle et ce n’est pas Maryse Dumas et son entourage qui démontrent une quelconque volonté de la mettre sur le chemin de la lutte.

Une véritable alternative ne consiste pas simplement à renverser un secrétaire général ou tout un bureau confédéral mais bien à changer l’orientation (ou à lui en donner une dans certains cas) et les pratiques du syndicat.

La lutte contre le CPE/CNE peut être l’occasion de lancer une véritable offensive contre la politique du gouvernement et des patrons en rassemblant l’ensemble des travailleurs et des jeunes, ce qui ne pourrait que contribuer à déstabiliser les bureaucraties syndicales qui seraient contraintes de répondre à de nouvelles aspirations des travailleurs au niveau notamment de l’organisation de la lutte. Nous devons transformer le 7 mars en journée interprofessionnelle de lutte contre l’ensemble de la politique du gouvernement, avec un véritable appel à la grève de la part de la confédération CGT.

Il est nécessaire que ceux qui refusent l’évolution actuelle de la CGT se rassemblent pour construire réellement l’alternative en proposant une orientation fondée sur l’expérience des différentes luttes et une véritable perspective de renversement du capitalisme, le socialisme.

Mais ces bureaucraties ne pourront véritablement plus continuer de lancer les travailleurs dans le mur pour préserver leur situation que lorsque ceux-ci disposeront de l’outil décisif, c’est-à-dire d’un nouveau parti.

Par Olivier Ruet