Sortir de la crise interne à la CGT

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Depuis longtemps un certain nombre de syndiqués et des équipes syndicales combatives s’interrogent sur l’orientation du syndicat. Et depuis quelques mois les interrogations sont de plus en plus fortes car la direction de Lepaon montre un programme syndical très peu offensif et multiplie des attitudes contraires à celles qu’on attend de vrais dirigeants du mouvement ouvrier.
Les démissions contraintes de Thierry Lepaon et des membres du bureau confédéral début janvier étaient une nécessité. Mais elles ne sont pas suffisantes. Faute d’une opposition syndicale forte et lutte de classe dans la CGT, la remise en cause de cette direction ne s’est pas vraiment faite sur l’orientation et la stratégie suivie par la direction confédérale mais davantage sur les pratiques de gestion au sommet à Montreuil.

Construire une CGT combative, honnête et déterminée !

La CGT, par son histoire, est une confédération toujours perçue comme combative et militante par une grande partie de la population.
Mais la majorité des travailleurs (jeunes et moins jeunes) n’est pas syndiquée. Pourtant tout devrait les y pousser. Chaque jour davantage au boulot il y a besoin d’une force organisée des salariés face à la dégradation des conditions de travail et contre l’exploitation. Le syndicalisme actuel ne répond pas assez à cette situation.

Des syndicats CGT, des unions locales, etc. jouent ce rôle de défendre bec et ongles les droits des travailleurs. C’est le cas dans l’industrie avec les syndicats CGT de Good Year ou de PSA et Renault. C’est aussi le cas avec les comités CGT chômeurs ou quand la CGT lutte avec les travailleurs sans papiers et leur permet de s’organiser en tant que travailleurs dans un syndicat. La confédération et ses dirigeants passent beaucoup de temps dans les discussions avec le Medef et le gouvernement, et signent des accords, qui pour certains, valident la politique de rigueur du gouvernement et du patronat, sans vraiment rendre de comptes surces accords auprès des salariés.

La CGT devrait être un outil beaucoup plus actif en direction de ceux et celles qui subissent les licenciements, qui résistent contre la dégradation des salaires… Mais dans la réalité, c’est une bataille d’acharnés par les équipes combatives pour obtenir une journée de grève tous ensemble. Le rôle d’un syndicat est de faire ressortir les intérêts communs de tous les travailleurs, avec ou sans emploi, et de proposer de véritables perspectives de lutte et de résistance commune.

On ne manque pas d’occasion pour lutter. Mais lorsqu’une grève ou une journée d’action est appelée par la confédération, on en vient à douter de son utilité tellement il n’est pas sûr que les dirigeants mettent toutes les forces dans la bataille pour que cette action soit un succès, de peur d’être débordés. Cela renforce l’idée
que la lutte collective serait inefficace, inutile ou impossible.

En trainant dans les salons, les dirigeants de la confédération ont parfois adopté un mode de vie plus proche de celui du patronat que des travailleurs. Ceci est le reflet d’une ligne générale d’adaptation de la bureaucratie syndicale, loin des travailleurs, au système capitaliste qui exploite ces mêmes travailleurs.

Les discussions internes liées à la crise de la direction du syndicat sont une bonne chose si elles ouvrent des perspectives pour que l’outil syndical soit utile et efficace. Ces débats permettraient de définir les revendications à mettre en avant, les mots d’ordre, les actions à mener mais aussi de revenir sur les principes et pratiques syndicales.

Par exemple, pour la Gauche révolutionnaire, les représentants des travailleurs, les élus, mandatés et toutes celles et ceux qui occupent des fonctions en interne
ne doivent pas avoir des revenus différents des travailleurs ni être coupés de manière trop longue des lieux de travail. Il faut que les syndiqués aient leur mot à dire sur les priorités à tous les niveaux et que celles-ci soient exécutées en toute transparence selon des procédures connues de tous.

Dès maintenant, en ordre de bataille

Après les différentes lois et mesures de destruction massive des droits et acquis des travailleurs, la loi Macron sera discutée fin janvier.
C’est une nouvelle attaque d’ampleur. La CGT est un outil central pour développer le rapport de force nécessaire pour mettre un coup d’arrêt à la politique d’austérité. Il n’y a rien à négocier sans rapport de force en faveur des travailleurs avec ce gouvernement et avec le patronat arrogant bien décidé, quant à lui, à nous faire payer la crise du capitalisme.

Un signal fort du changement qui doit s’opérer dans la CGT serait que le syndicat appelle à un plan d’actions et de grèves pour tous les salariés, popularisé largement pour stopper le gouvernement et le Medef, et ce, dès le 26 janvier prochain, date du début du débat sur la loi Macron à l’Assemblée. Comme les syndicats l’ont fait en Belgique, il est possible de mobiliser massivement contre la rigueur et l’austérité en construisant une journée de grève générale tous ensemble, premier pas d’un nécessaire mouvement de grève généralisé.